«Je m'attendais à des orientations plus stratégiques.On assiste finalement à une bourse aux idées écologistes et je ne retrouve pas dans la synthèse la notion de coût et d'efficacité des actions proposées », explique François Fihue, le président de la chambre d'agriculture de Seine-Maritime, à l'issue de la réunion régionale du Grenelle de l'environnement qui avait lieu le 8 octobre au Havre. Une des premières réunions d'une série de dix-sept organisées en France.
Comme lui, une douzaine de responsables professionnels représentant le syndicalisme, les chambres d'agriculture et la coopération ont participé aux six ateliers qui se sont réunis dans la matinée. Lors de la restitution publique de l'après-midi, devant près de sept cents personnes, les rapporteurs de chaque atelier n'ont même pas pris le temps de résumer leurs travaux, laissant Geneviève Yavchitz, directrice de la Caisse des dépôts de Haute-Normandie, présenter une synthèse très générale. Puis, pendant plus de deux heures, les représentants des associations, des entreprises, des organisations professionnelles et des syndicats ont exposé leurs avis et propositions en une série de monologues.
Plus de bio
«Les sujets agricoles ont été largement abordés dans mon groupe de travail, mais ce n'est pas ressorti dans la synthèse», constate Olivier Lainé, porte-parole de la Confédération paysanne de Seine-Maritime. Dans cet atelier, «Modes de production et de consommation », le débat a notamment porté sur l'utilisation des pesticides et le bien-fondé des biocarburants. Sur le plan local, les participants ont également souhaité amplifier les actions déjà réalisées pour prévenir l'érosion des sols et préserver la qualité de l'eau. Ils ont souligné la concurrence entre l'agriculture et l'urbanisation pour l'utilisation du territoire. «La volonté est aussi d'accompagner le développement de l'agriculture biologique et d'organiser cette filière», ajoute Thierry Latapie, le rapporteur de ce groupe. Le bio ne représente que 0,6 % de la surface agricole haut-normande.La synthèse présentée au Havre prolonge les débats entamés à Paris. Elle aura néanmoins permis des débats entre des personnes qui souvent s'opposaient. « Plusieurs associations travaillent déjà avec le monde agricole », a souligné Emmanuel Hyest, le président de la FDSEA de l'Eure. La profession attend désormais les actions concrètes qui sortiront de ce Grenelle et, surtout, leur financement. Mais «quand on espère beaucoup de choses, on risque d'être déçu», redoute Olivier Lainé.
Six groupes de travail Plus de deux cents personnes ont participé aux six groupes de travail correspondant aux différents thèmes : changement climatique et énergies, biodiversité, santé, modes de production et de consommation, démocratie écologique, compétitivité et emploi. La synthèse générale a défini cinq axes de travail : savoir (expertise, centres de ressources), former, approche territoriale, incitations financières (fiscalité, prêts bonifiés) et gouvernance. |
par Jean-Claude Ballandonne (publié le 12 octobre 2007)
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