Une réunion ministérielle de la dernière chance s’est ouverte, le lundi 21 juillet à Genève, pour tenter de boucler presque sept années de négociations commerciales à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cinquante ministres se sont engagés dans une discussion de marchands de tapis. Un troc à l’échelle mondiale dans lequel les pays émergents exigent des pays développés une baisse de leurs subventions internes et des droits de douane sur les produits agricoles. En échange, le Nord attend du Sud des concessions sur les droits de douane sur les biens industriels et les services.
Les premiers jours ont été consacrés à l’agriculture. Pascal Lamy, directeur de l’OMC, devait mettre sur la table, le 25 juillet, un nouveau compromis. Il est à prévoir que les discussions se poursuivent la semaine prochaine.
Fausses avancées
Dès le premier jour de ces tractations, l’UE a annoncé qu’elle pouvait réduire ses droits de douane de 60% au lieu de 54%. «C’est une amélioration substantielle, qui devrait donner une impulsion importante aux discussions», a souligné Peter Power, porte-parole du commissaire européen au Commerce, Peter Mandelson, qui négocie pour l’UE.
Ce nouveau pourcentage, qui fait frémir les organisations professionnelles, correspondrait à une simple clarification arithmétique liée à des arbitrages sur les produits tropicaux. La secrétaire d’Etat française au Commerce, Anne-Marie Idrac, confirme: «Les Européens sont aux limites des offres qu’ils peuvent faire sur l’agriculture.»
Mardi, c’était au tour des Etats-Unis de faire un pas. Susan Schwab, représentante pour le commerce, a mis sur la table une baisse du soutien interne global ayant des effets de distorsion des échanges à 15 milliards de dollars par an, contre 17 milliards proposés en juin 2007, et 22,5 milliards à la fin de 2005. Deux offres balayées d’un revers de main par le Brésil et l’Inde.
par Arielle Delest (publié le 23 juillet 2008)
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