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/ Dossiers / Autres dossiers / Bioénergies (Produire plus, produire mieux 2/6) : faites le plein de références / BOIS DÉCHIQUETÉ: s’organiser pour produire des plaquettes
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Le bois issu de travaux d’entretien et de coupe représente un gisement de matière conséquent. Souvent sous-exploité, il se valorise facilement sous forme de plaquettes dans une chaudière à alimentation automatique. L’essor de cette pratique en région bocagère n’est pas surprenant.
Travail en période creuse
Pour produire une plaquette bocagère à 2,5-3 centimes d’euro/kWh, passer quelques jours d’hiver à déchiqueter son bois peut vite devenir intéressant. De 25 à 40 Map (mètre cube apparent de plaquettes) sec par an suffisent à chauffer une maison. Si certains exploitants qui ne donnent pas toujours de valeur à leur temps y voient un moyen de réduire leurs coûts de chauffage, pour d’autres, cette activité peut être un complément de revenu.
Des aides régionales
Selon les régions, des aides existent pour financer la déchiqueteuse et le site de stockage. Toutefois, face à l’engouement, certaines d’entre elles distribuent déjà ces aides au cas par cas… Elles peuvent alors être refusées lorsque le secteur géographique est déjà suffisamment pourvu.
Organiser son chantier
Au-delà de la machine, le rendement de chantier tient pour beaucoup au mode d’organisation retenu. Le bois doit en effet être rangé, voire même aligné. Pour faciliter son insertion, les fourches doivent être coupées et l’extrémité des grosses branches biseautée. Des lames aiguisées, du bois propre ou encore une vitesse de déchiquetage modérée concourent à produire des plaquettes de qualité.
Pour des raisons de sécurité, il est préférable d’avoir autour de la déchiqueteuse un nombre réduit de personnes. Un rendement de chantier élevé s’obtient grâce à une alimentation régulière et ininterrompue de la machine. Toutefois, une personne qui ne trouve pas sa place dans l’organisation du chantier peut vite ralentir les autres.
Une fois mis en tas, le bois déchiqueté vert subit un phénomène de fermentation et monte rapidement à une température de 60-70°C. Cette chaleur favorise l’évaporation de l’humidité du bois. Outre le besoin d’être entreposées à l’abri des intempéries, les plaquettes doivent profiter d’une bonne ventilation. En quatre à six mois, les plaquettes stockées à 40-50% d’humidité descendent à 20-25%.
Produites avec du bois déjà sec, les plaquettes ne subissent pas de fermentation et peuvent s’utiliser immédiatement dans la chaudière. En culture agricole, ce mode de production pose néanmoins le problème de stockage lorsque ce bois est constitué de branchages. Ceux-ci peuvent également être submergés par la végétation, compliquant alors la reprise. Plus dur, ce bois use rapidement les couteaux.
CE QUE NOUS EN PENSONSUne activité lucrative POINTS FORTS - Occupe des périodes creuses de l’année et constitue un complément de revenu - Valorise un bois souvent inexploité jusque-là. POINTS FAIBLES - Travail pénible physiquement en l’absence de grappin. Le fouettement des branches peut aussi devenir dangereux. - Avoir un rendement de chantier important pour rendre l’opération économiquement intéressante. |
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Alimentation manuelle ou grappin Si l’entraînement par prise de force emporte l’adhésion du plus grand nombre chez les agriculteurs, le mode d’alimentation de la déchiqueteuse est plus discuté. Les petits modèles sont plutôt à alimentation manuelle et acceptent des bois au diamètre n’excédant pas 20-25 cm. L’organe de coupe est constitué d’un disque sur lequel se fixent des couteaux. Certaines déchiqueteuses sont équipées de peignes pour calibrer les plaquettes avant leur éjection. Avec un tracteur de 80 à 120 ch, ces appareils autorisent des rendements de chantier de 1 à 8 Map/h, voire parfois 10 Map/h au prix d’une organisation sans faille à quatre ou cinq personnes. Afin de préserver les rouleaux ameneurs d’une déchiqueteuse à disque, une association avec un grappin est déconseillée. Une machine à tambour hacheur muni de couteaux se prête davantage à cette association. Un tapis convoyeur sur lequel est déposé le bois assure une alimentation constante. Les modèles de base acceptent des bois de 30-35 cm de diamètre et atteignent un rendement de 3 à 20 Map/h. Un chantier bien organisé reste néanmoins nécessaire. Certaines machines sont d’ailleurs plus à l’aise avec une grume. L’avancement des branches sur le tapis est parfois difficile et engendre des pertes de temps. Un chauffeur qui n’a pas l’habitude de se servir d’un grappin risque également de faire fortement chuter le rendement de chantier.
Photo 1 - Organisation. Un tapis ameneur permet d’alimenter régulièrement la déchiqueteuse. Une vitesse trop élevée risque néanmoins de nuire à la qualité des plaquettes.
Photo 2 - Alimentation manuelle. Associée souvent à un travail pénible, la déchiqueteuse à disque n’autorise que des débits de chantier de 6-8 Map/h, voire de 10 Map/h lorsque l’organisation du chantier est sans faille.
Photo 3 - Grappin. Généralement achetée en commun, la déchiqueteuse à tambour est un investissement important. Sa rentabilité passe par un rendement de chantier élevé. Une performance qui ne coule pas de source pour qui n’a pas l’habitude de manier le grappin. |
COMBIEN ÇA COÛTEUn achat collectif Déchiqueteuse manuelle - Prix: de 15.000 à 25.000 €/HT. - Coût HT avec tracteur et main-d’œuvre: 80 €/h; 12-13 €/m3 de plaquettes. Déchiqueteuse à grappin - Prix : de 60.000 à 200 000 €/HT - Coût HT avec tracteur et main-d’œuvre: 150 €/h ; 5-6 €/m3 de plaquettes. |
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Expert: MARC LE TRÉÏS, chargé de mission «bois énergie» pour les agriculteurs à AILE
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Pour en savoir plus:
(publié le 22 février 2008)
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