Le prix du porc est resté stable, jeudi 20 août à Plérin (Côtes-d'Armor), à l'issue d'une séance de cotation qui s'est encore tenue sans les acheteurs Cooperl et Bigard, dont le refus de payer le prix préconisé de 1,40 euro le kilo avait déclenché la crise le 10 août.
Mardi, la première séance de cotation depuis le début de la crise et la suspension de la cotation pendant une semaine, avait clôturé en baisse d'un peu plus d'un centime à 1,389 €/kg, seuls les deux acheteurs de la distribution acceptant le prix de 1,40 €/kg. Pour cette deuxième séance, jeudi, le « prix d'arrêt » (prix plancher en dessous duquel les ventes ne descendront pas) avait été fixé à 1,368 €/kg, 51.000 porcs en 340 lots étant mis en vente.
Les cinq acheteurs présents étaient, comme mardi, Josselin Porcs Abattage (Intermarché) et Kermené (Leclerc) pour la grande distribution, SA Bernard et SA Charles du groupe Jean Floc'h basé à Locminé (Morbihan), et Abera (Glon-Sanders/Sofiprotéol) basé à Saint-Brice-en-Coglès (Ille-et-Vilaine).
+ 5 à 7 €/t pour l'aliment porc
Présent parmi les 80 à 100 éleveurs rassemblés autour de « la maison du cochon », qui abrite à Plérin le MPB, le président de la FDSEA des Côtes-d'Armor, Didier Lucas, a indiqué qu'une réunion entre éleveurs et producteurs d'alimentation animale avait eu lieu sur place dans la matinée car ces derniers viennent, selon lui, de décider d'augmenter leurs tarifs « entre 5 et 7 euros la tonne ». « On leur a demandé de ne pas augmenter les aliments avant la fin août » compte tenu de la situation de la filière, a indiqué M. Lucas. « 5 euros de plus la tonne, c'est 2 centimes de coût supplémentaire pour la production du kilo de cochon », a-t-il souligné. Un conseil d'administration du MPB a également eu lieu jeudi avant la réouverture de la cotation.
Les dirigeants de la Cooperl et de Bigard ont été reçus mardi et mercredi au ministère de l'Agriculture, mais ils ont maintenu leur retrait du MPB. Ces deux groupes, qui représentent habituellement près d'un tiers des achats au MPB, refusent depuis le 10 août le prix préconisé de 1,40 euro le kilo, insistant notamment sur les difficultés qu'ils rencontrent avec un tel prix à l'export, compte tenu des distorsions de concurrence avec les autres pays producteurs européens.
La DDTM d'Alençon murée
Sur le terrain, quelque 150 agriculteurs de l'Orne ont muré dans la nuit de mercredi à jeudi l'entrée de la Direction des territoires (DDTM) à Alençon pour dénoncer « les normes et les contrôles » pesant sur les exploitations.
A télécharger : Tableau de bord « prix des aliments » (Coop de France NA, 20 août 2015)