Réagissant à l'avis sur la gestion et l'usage de l'eau en agriculture adopté, ce mardi 23 avril 2013, par le Comité économique, social et environnemental (CESE), l'AGPM et les Irrigants de France « déplorent nombre de propositions empreintes de dogmatisme : redevances (engrais et phytos), interdiction pure et dure de la protection des cultures dans certaines zones, et substitution du maïs ».
« Création d'une taxe sur les engrais azotés, augmentation de la taxe sur les phytos, voire interdiction pure et dure des produits de protection des plantes sur les territoires "les plus sensibles"... Si ces préconisations faciles semblent séduisantes en cette période de recherche de subsides, leur impact sur l'état des eaux est plus qu'incertain. A contrario, l'impact négatif de telles mesures sur la compétitivité des exploitations est une évidence », affirment l'AGPM et les irrigants dans un communiqué du 23 avril.
« Faut-il le rappeler ? Le raisonnement des engrais et des phytos est un objectif poursuivi par la profession agricole depuis des années. Les outils d'aide à la décision sont plus nombreux et plus sophistiqués et les résultats sont là. Qu'il s'agisse d'eau, de produits phytosanitaires ou de fertilisants, leur efficience à la tonne produite augmente. »
« Entre autres propositions dans l'air du temps, l'avis prône le remplacement du maïs par "des modèles plus efficients pour l'utilisation de l'eau" : un véritable non-sens quand on sait que le maïs est la plante la plus efficiente en eau. Ne l'oublions pas, c'est bel et bien le maïs qui assure la sécurité des élevages en cas de sécheresse ! »
« L'irrigation et l'intérêt du stockage de l'eau ont légitimement leur place : une démarche que partage Irrigants de France qui plaide pour un cadre juridique clair de nature à débloquer les projets en cours. Malheureusement, nous sommes encore loin d'une politique de stockage de l'eau à même d'inscrire l'irrigation comme enjeu stratégique. Le climat français reste délibérément un atout peu exploité ! »
L'AGPM et Irrigants de France « en appellent à une politique cohérente à l'échelle nationale, s'appuyant sur une approche de gestion territoriale, et faisant place au pragmatisme loin de tout dogmatisme », conclut le communiqué.