L'avis du Conseil économique, social et environnemental sur la gestion et l'usage de l'eau en agriculture a été adopté le mardi 23 avril 2013. Mais pas sans dissensions. Les propositions de créer une « redevance progressive sur les engrais azotés minéraux » et de « renforcer celle sur les produits phytosanitaires » pour réduire les pollutions diffuses a notamment fait débat.
L'Association générale des producteurs de maïs et Irrigants de France déplorent notamment « des propositions empreintes de dogmatisme ». « L'impact sur l'état des eaux est plus qu'incertain », alors que « l'impact négatif de telles mesures sur la compétitivité des exploitations est une évidence ».
La FNSEA et la Coordination rurale ont également voté contre cet avis. « Il entretient encore la réputation de pollueur des agriculteurs, pourtant engagés depuis des années dans des efforts de réduction d'utilisation des produits phytosanitaires malgré les contraintes de compétitivité imposées, » a lâché François Lucas lors de son audition.
Trois nouvelles redevances
« Nous ne pouvons pas accepter que le CESE impose trois nouvelles taxes aux agriculteurs, tempête Christiane Lambert, première vice-présidente de la FNSEA. Car c'est bien ce que propose l'avis avec la création d'une taxe sur les engrais, une taxe majorée sur les phytosanitaires, ainsi que les prélèvements d'eau. L'avis préconise également des contraintes supplémentaires et quasi insurmontables sur le stockage et l'irrigation. Tout le contraire du choc de simplification annoncé ! »
Car l'irrigation est également concernée par ce rapport. « Il faut rechercher un juste dimensionnement des besoins en eau avant d'envisager le stockage, » a estimé Florence Denier-Pasquier, rapporteure de l'avis. Sur ce sujet, le rapport du député Philippe Martin de la fin de mai est également très attendu.
Dans la profession agricole, seule la Confédération paysanne a voté pour cet avis et s'inquiète de la position de la FNSEA qui « risque de stigmatiser les agriculteurs ». « Cet avis prend la mesure des enjeux de santé humaine, de vie des écosystèmes, et les risques d'évolution du climat, » estime le syndicat.
Il reste à voir quels seront les conséquences concrètes de ces propositions...
Le CESE avait autosaisi sa section de l'agriculture, de la pêche et de l'alimentation l'été dernier. L'avis a été voté avec 103 voix pour, 46 abstentions et 24 contre.
Téléchargez le projet d'avis sur la gestion et l'usage de l'eau en agriculture présenté par la rapporteure Florence Denier-Pasquier.
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lundi 29 avril 2013 - 17h48
Ca fera baisser la production (ou la qualité du blé si les proteines ne sont pas payées plus cher)et monter les prix. En plus on perdra des marchés export. Bravo!