Dans son usine de Vic-sur-Aisne (02), Roquette transforme les pois protéagineux en protéines, fibres ou amidon, destinés à l'alimentation humaine.
En 2007, Roquette a investi plusieurs dizaines de millions d'euros pour transformer sa féculerie de l'Aisne en usine de « cracking » du pois protéagineux, c'est-à-dire de séparation des différents constituants de la graine, l'amidon, les protéines, les fibres... Des molécules qui sont surtout valorisées en alimentation humaine, mais aussi dans l'industrie de la cartonnerie et en alimentation animale.
Aujourd'hui, ce sont 80.000 tonnes de pois qui sont ainsi transformées à Vic-sur-Aisne, soit environ 15 % de la production française.
« Les constituants du pois sont recherchés avant tout pour leur caractère non OGM et non allergène, mais aussi pour leurs propriétés technologiques », explique Franck Foulon, directeur du site. Les produits qui sortent de l'usine sont utilisés dans les plats préparés, barres céréalières, boissons pour sportifs, en confiserie, boulangerie et viennoiserie...
L'industriel s'apprête à investir à nouveau plusieurs dizaines de millions d'euros sur le site. C'est dire s'il estime ces marchés porteurs !
« Nous nous approvisionnons en pois auprès des organismes stockeurs (OS) dans un rayon de 200 km autour de l'usine, précise-t-il. Nous leur proposons des contrats avec un prix indexé sur celui du blé, plus une prime que les OS peuvent décliner à leur tour auprès des agriculteurs. »
Des agriculteurs peu enthousiastes
Malgré cela, l'industriel constate peu d'enthousiasme de la part des agriculteurs pour cette culture. Conscient que le pois avait besoin de davantage d'investissements en recherche, il a décidé de s'associer à l'Inra et aux semenciers dans le programme de sélection Peamust.
Il a également lancé cette année des travaux d'expérimentation avec l'école d'ingénieurs Lasalle Beauvais et travaille avec la chambre d'agriculture de l'Aisne. Roquette demande aussi instamment aux pouvoirs publics de maintenir le pois dans le programme d'aides couplées de la Pac 2014.
« La filière dispose de débouchés très prometteurs, poursuit Franck Foulon. Ce serait dommage de ne pas apporter le petit coup de pouce qui permettrait à la culture d'être rentable pour les agriculteurs. »