Publié le mercredi 05 mars 2014 - 17h35
Les prix des céréales ont poursuivi leur ascension, mercredi sur Euronext. A l'approche de la clôture, le contrat blé mai 2014 valait 206 €/t (+ 2 €/t), le maïs juin 2014 se négociant 182,75 €/t (+ 1 €/t).
Les cours des céréales européennes sont restés soutenus mercredi par la situation en Ukraine et par la vague de froid qui balaie les grandes plaines nord-américaines qui produisent le blé d'hiver.
Après avoir été temporairement « rassuré » mardi matin par le discours de Vladimir Poutine écartant a priori une intervention militaire en Ukraine, le marché est redevenu plus prudent sous l'effet des signaux contradictoires, note Edward de Saint-Denis, de la société Plantureux. Il mentionne également l'effet du grand froid sur les plants de blé d'hiver, le Hard Red Winter, aux Etats-Unis dans les Grandes Plaines.
Les chargements de céréales sur les bateaux de la mer Noire se poursuivent « sans distorsion notable », observe Agritel en soulignant que « la situation reste bien fragile et pourrait à tout moment évoluer de manière défavorable ».
De son côté, Damien Vercambre, de la société Inter-Courtage, nuance l'inquiétude en rappelant que, si la situation reste « figée » en Crimée, seule une faible partie des exportations a été chargée dans les ports de la péninsule. Et surtout que « le blocage du Détroit de Kerch, à la sortie de la Mer d'Azov, ne peut toucher que les bateaux chargés en Russie » - et non en Ukraine.
Concernant le commerce, l'Algérie devait donner dans la journée le résultat d'un appel d'offre sur du blé, qui pourrait être remporté au moins en partie par la France.
L'Egypte, qui avait durci son cahier des charges sur le blé il y a quelques semaines, fermant la porte à une grande partie du blé français, semble être en train de revenir à un taux d'humidité de 13,5 % maximum, ce qui remettrait la France dans la course, explique Agritel.
En Chine, le vice-ministre de l'agriculture a jugé que la procédure d'autorisation du maïs OGM MIR612 (qui a causé le rejet de 887.000 tonnes de maïs américain dernièrement) est en cours et pourrait déboucher au cours du semestre, indique M. Vercambre.
Agritel pronostique une « forte hausse » de la volatilité sur les marchés agricoles. « Le déficit hydrique important des cultures de blé aux Etats-Unis, les inquiétudes liées à l'impact de la sécheresse sur la production sud-américaine de soja, les difficultés économiques de l'Argentine et, surtout, l'exacerbation des tensions sur la scène géopolitique internationale à la suite du déploiement de forces armées russes dans la région ukrainienne de Crimée risquent d'entraîner une forte hausse de la volatilité sur les marchés agricoles. Nous estimons en effet aujourd'hui que les niveaux de volatilité observés sur Euronext ne reflètent pas l'augmentation des incertitudes sur les marchés agricoles », commente Agritel à l'occasion de la publication, mercredi, de son index de volatilité, qui ressort à 17,3 % pour le mois de février, en légère hausse déjà par rapport à janvier.
Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles
Découvrir nos Offres