Chute de la production, effondrement de la consommation, filière éclatée et tiraillée entre logiques agricole ou de loisir, scandales alimentaires... Un rapport de FranceAgriMer dresse un état des lieux peu encourageant de la filière de la viande de cheval.
Au cours des cinquante dernières années, le cheptel équin a été divisé par deux. La production de viande chevaline n'a cessé de reculer pour ne plus représenter que 10.000 tonnes-équivalent carcasse par an. Résultat : elle représente moins de 0,5 % de la production annuelle de viande de boucherie en 2013, très loin derrière la viande ovine (6 %) ou la viande bovine (93 %).
« Aujourd'hui, le cheptel et les outils d'abattage se retrouvent concentrés sur un nombre restreint de régions sans qu'il y ait une répartition logique entre les deux », observe FranceAgriMer. « La filière doit également faire face à un décalage entre la viande produite et la viande consommée en France. La viande de jeunes poulains lourds français est uniquement destinée à l'exportation, rendant la filière très dépendante du marché italien. [...] A l'inverse, les approvisionnements destinés à la consommation française, issus d'animaux âgés, sont dépendants des disponibilités du continent américain. »
La consommation à un « niveau critique »
« Ces flux en vifs et en viande posent des questions de valorisation de la production sur le marché intérieur, de compétitivité des abattoirs français vis-à-vis de leurs voisins européens ainsi que de traçabilité dans un contexte de mondialisation du commerce de viande de cheval. [...] Le principal enjeu apparaît être de faire émerger un consensus entre les acteurs du secteur loisir et du secteur agricole, dont les intérêts sont maintenant distincts. »
« Alors que la consommation de viande chevaline a atteint un niveau critique (les volumes consommés en France ont été divisés par six depuis 1960, faisant de la viande de cheval une viande d'habitués consommée occasionnellement), une meilleure transparence et connaissance de la filière est également nécessaire pour prévenir les crises comme celle de 2013 et permettre une meilleure acceptabilité sociale de la viande de cheval », écrit FranceAgriMer en conclusion de son rapport.