« Dans un contexte de consommation peu dynamique en Europe et de croissance de l'offre, le prix du porc (..) pourrait reculer en 2015, de l'ordre de 10 à 15 % », pronostique FranceAgriMer dans une nouvelle publication (1).
« Le cycle du porc s'oriente vers une hausse significative de la production européenne en 2015. Les abattages ont déjà progressé au second semestre 2014. Le cheptel reproducteur au mois de mai 2014 est plus élevé qu'en mai 2013 (+ 0,9 %). L'augmentation du nombre de truies est plus particulièrement localisée dans les élevages de l'UE à 15 (+ 1,2 %). Les nouveaux investissements liés à la mise en conformité des exploitations porcines avec la réglementation bien-être sont rentrés en production et ont permis une nette amélioration de la productivité des élevages. La croissance de la production européenne pourrait dépasser les 2 % en 2015 ».
« La production américaine est attendue en hausse en 2015. Il semble que la filière soit capable de maîtriser l'épidémie de diarrhée épidémique porcine (DEP) et le cheptel reproducteur est en augmentation. Le prix devrait baisser pour revenir à des niveaux moins exceptionnels et redonner de la compétitivité aux opérateurs américains en Asie. »
« Si la Russie reste fermée aux viandes européennes et américaines, la concurrence sera forte sur les marchés asiatiques pour les opérateurs européens. Toutefois, la forte baisse de l'euro devrait permettre de maintenir les volumes d'exportation de l'Union européenne sur le marché mondial au niveau de 2014. »
Repli de la production en France
« Le cheptel français a continué de reculer en 2014. La baisse de la production française devrait donc se poursuivre en 2015, de l'ordre de 1 %. Dans un contexte de hausse de la production dans l'UE à 28, la baisse de l'offre nationale ne devrait pas orienter le prix français à la hausse. »
« La concurrence sur le prix sera forte sur le marché communautaire, avec une offre européenne soutenue. Sur les marchés des pays tiers, la viande française devrait rester compétitive face à un prix américain élevé et au recul de l'euro face au dollar. Une levée de l'embargo semble possible sur les pièces de transformation et devrait permettre une revalorisation de leurs prix. Toutefois, la baisse de production en France limite les volumes potentiellement exportables par les opérateurs dans un contexte où la consommation nationale se maintient. »
« Le prix de l'aliment porcin pour les éleveurs devrait rester élevé au 1er semestre 2015. Les cours des céréales et du tourteau de soja exprimés en euros sont remontés. La baisse prévisible du prix du porc en 2015 pourrait générer des difficultés de trésorerie dans les élevages. »
« Pour le secteur de l'abattage, la baisse de la production en France devrait engendrer une diminution de l'activité et pénaliser leur rentabilité par l'augmentation des charges fixes, dans un contexte de fortes concurrences sur le prix des pièces en France, en Europe et dans le monde. »
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(1) « Les filières animales terrestres et aquatiques – Bilan de 2014 et perspectives de 2015 », FranceAgriMer, février 2015.