Des producteurs de melons du Lot-et-Garonne ont procédé samedi matin devant l'entrée d'une grande surface à Boé, près d'Agen, à une opération de vente à prix coûtant afin de dénoncer l'importation de melons espagnols en France.
En à peine plus d'une heure trente, une tonne de melons a été achetée par des consommateurs au prix d'un euro pour deux melons vendus par une vingtaine de producteurs soutenus par la FDSEA, Jeunes Agriculteurs (JA) et le Modef.
« Les centrales importent de l'Espagne la consommation journalière de melons en France, soit 5.000 tonnes par jour alors que la production française est de 3.000 tonnes par jour », a expliqué Raymond Girardi, secrétaire général du Modef.
« Ce qui est également scandaleux est que le melon français est acheté 20 centimes le kilogramme et qu'il est revendu à 3, voire 4 euros le kilogramme au consommateur à Lille, Lyon ou Paris », loin des zones de production, a relevé M. Girardi.
« Pour que ce soit rentable pour le producteur il faudrait un prix d'achat de 70 centimes », a-t-il ajouté.
« Nous avons demandé au directeur de ce Géant Casino de faire comme en Italie, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, c'est-à-dire de privilégier la production française », a déclaré de son côté Eric Tovo, président des JA 47.
« Il dit nous avoir entendus et fera remonter l'information à sa direction générale », a-t-il déclaré, prévenant toutefois que les grandes surfaces ont « tout intérêt à vendre du melon français sinon elles prennent le risque de voir leur magasin bloqué toute une journée », a-t-il menacé.