« La France est la meilleure au monde pour la gestion des catastrophes naturelles et l'indemnisation des dommages, mais est mauvaise élève pour la prévention des risques et la mitigation (atténuation des dommages) », a expliqué Alain Feretti, maire de Gramblois (84) et rapporteur d'une nouvelle étude sur les catastrophes naturelles et les outils de prévention des risques au CESE (1).
Le fonds des catastrophes naturelles (fonds Cat-Nat), doté de 200 millions d'euros (alimenté par un prélèvement sur les cotisations d'assurance), est consommé chaque année, pour indemniser quelque 5.000 communes. Les inondations sont le premier aléa en termes de dommages économiques, avec également des dangers pour la vie humaine. Les autres aléas fréquents sont les incendies de forêt, tempêtes, retraits et gonflements des argiles (RGA), etc.
Baisser la vitesse de l'eau
L'agriculture, victime en particulier des inondations, a un rôle à jouer pour limiter les dommages, ont pointé les conseillers de l'étude et membres du CESE, André-Jean Guérin et Régis Hochart. Pour eux, les pratiques agricoles ont augmenté la cinétique de l'eau et donc les inondations, mais une nouvelle politique agricole pourrait inverser la tendance. La vitesse de l'eau pourrait être freinée par des haies, l'aménagement du parcellaire, des pratiques culturales adéquates, les fossés, etc. « Autant de mesures qui pourraient être financées par le 2e pilier de la Pac, estime Régis Hochart. Aujourd'hui, les MAE (mesures agri environnementales) qui, même involontairement, favorisent ces actions préventives, ne représentent que 10% du budget de 1,3 milliard d'euros du 2e pilier ». Une proportion qu'il espère voir augmenter dans la Pac d'après 2020.
Bloquer les permis de construire
Selon l'étude du CESE, la fréquence des accidents naturels s'accélère depuis 30 ans et le risque n'a jamais été aussi élevé. 20.000 communes françaises, soit plus de la moitié, sont exposées à un ou plusieurs risques naturels. Or, seules la moitié de celles-ci ont un plan de prévention des risques naturels (PPRN) et seulement 4.000 ont des plans communaux de sauvegarde, alerte le CESE. En cause : des délais d'instruction pouvant aller jusqu'à 15-20 ans, au lieu de 5 ans normalement, allongés par des conflits d'intérêts et des spéculations foncières. Pour lutter contre des délais déraisonnables, le CESE « estime qu'à titre conservatoire, entre le moment où un PPRN est prescrit et celui où il est approuvé au sein d'une commune, aucun permis de construire ne pourrait être délivré dans le périmètre retenu ».
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(1) CESE : Conseil économique, social et environnemental.
L'argent n'est pas l'unique solution.
mercredi 28 octobre 2015 - 20h19
Trouvez vous normal que l'on indemnise régulièrement des personnes sinistrées chaque année. Oui pour avoir bonne conscience, mais l'effet pervers cela permet à certains de gagner de l'argent facile et régulièrement en exploitant le malheur des gens sans solutionner le problème. Si l'indemnisation n'existait pas rien de cela perdurerait et les cotisations n'augmenteraient pas autant. Trouvez vous normal qu'à des endroits prévisibles des personnes perdent la vie a cause de l'administration et non pas uniquement à cause des intempéries. Oui car ces drames permettent plus facilement la réalisation de gros travaux couteux afin d'éviter que ce scandale se répète et beaucoup de responsables contraints et forcés mettront plus facilement la main à la poche afin d'y remédier à cause de l'opinion publique. Si cela n'est pas volontaire comment expliquer l'autorisation de construire dans une zone à risque. En Lorraine dans un rayon de trente kilomètres de chez moi, une ville crée un lotissement, fait signer à chaque acheteur, aucun recours contre la mairie en cas d'inondation, régulièrement ce lotissement se trouve sous les eaux. Dans une autre ville des personnes se battent pour être indemniser des dégâts causés a leur maison par les galeries des mines abandonnées qui s'effondrent. Mais cela n'empêche pas de continuer de construire des lotissements sur des zones que l'on sait qu'un jour des problèmes surviendront à cause des galeries en dessous qui s'effondreront à leur tour. A un autre endroit de grandes zones commerciales sont crées en zones inondables (protégée par une petite digue en terre d'un mètre de haut.) elle a déjà cédée une fois la nuit, heureusement le magasin Leclerc était vide, un mètre d'eau sur le parking et dans le magasin en quelques minutes, les autres enseignes voisines plus ou moins inondés également. Une fois la zone inondable construite entièrement, les constructions de dizaines de magasin se sont poursuivi mais de l'autre coté de la route sur une pente douce non inondable. Alors pourquoi un permis de construire, pourquoi des zones constructibles dans de tels endroits? L'argent toujours l'argent....