«J’ai installé des clôtures électriques pour redécouper mes parcelles l’année dernière, indique Antoine Beauquesne, à la tête de 75 charolaises à Clères, dans la Seine-Maritime. Cela afin d’éviter le gaspillage de l’herbe qui pousse en abondance au printemps. Chaque îlot est divisé en quatre et un lot d’animaux lui est affecté.»
Le changement de parcelle intervient quand l’herbe atteint 5 centimètres. «Avant, j’avais tendance à faire tourner les vaches trop vite. Je les sortais largement avant la date, de peur que l’herbe ne devienne moins appétente. Du coup, le gaspillage était important», poursuit-il.
Résultat, pendant la saison de pâturage de 2006, Antoine a pressé 150 balles de foin de 250 kg et enrubanné 160 balles de 400 kg. Douze hectares de la surface en herbe (35 ha) ont pu être retirés du pâturage. Les années précédentes, il ne récoltait que de 50 à 60 balles de foin, soit environ 2 hectares.
Désormais, la ration des génisses ne comprend plus que du foin avec un peu de concentré. Initialement, elle était composée de 10 kg de maïs à ensilage. «L’année dernière, j’ai aussi diminué la surface en maïs», ajoute Antoine. Il constitue toujours la ration de base des vaches, mais 5 hectares suffisent maintenant, au lieu de 7.
«Il me reste un peu de stock à la sortie. Je ne suis pas obligé de lâcher les vaches au 1er avril si la portance du sol ne le permet pas, comme cela pouvait arriver avant.»
Découper le parcellaire
Cette nouvelle organisation est née en 2004. «Je cherchais un moyen de faire progresser mes résultats. Mais comme la pression foncière est forte, j’ai peu de possibilités de m’agrandir. La diminution des charges est ma seule alternative», explique Antoine. Un diagnostic réalisé avec un technicien de la chambre d’agriculture a permis de découper le parcellaire, assez dispersé, en fonction des lots d’animaux.
«Chaque lot revient tous les vingt jours sur la même parcelle au printemps. En été, la rotation est plus lente, tous les trente à trente-cinq jours», indique Florent Hubo, le technicien de la chambre d’agriculture.
La méthode s’adapte aussi aux contraintes de l’exploitant. Antoine a chargé un peu plus les prairies éloignées du siège de l’exploitation, de manière à faire du foin sur les parcelles proches. Mais, «la surveillance est un peu plus lourde, tempère Antoine. Chaque jour, il faut vérifier le bon fonctionnement des clôtures et, surtout, l’approvisionnement des parcelles en eau.»
Des croissances identiques La sortie du troupeau a lieu en avril. Les broutards ont alors sept mois. En principe, ils partent au pré avec leur mère et sont vendus au sevrage au mois de juin. Les mâles continuent de recevoir le même complément, fabriqué à la ferme, qu’en bâtiment. Il contient de l’orge produite sur l’exploitation, mélangée avec de la pulpe déshydratée et de la luzerne, achetées. «Comme par le passé à l’arrivée au pré, la consommation de concentré chute, mais les croissances ne sont pas affectées. En 2006, le gain moyen quotidien (GMQ) se situait autour de 1.300 grammes pour les mâles et de 1.100 grammes pour les femelles.» Cette année, Antoine a préféré vendre ses broutards en avril car les cours étaient intéressants. «L’année dernière, les cours avaient baissé et je n’ai rien gagné à conserver mes animaux deux mois de plus.» |
Un investissement de 2.000 euros Pour équiper les quatre îlots, il a fallu acheter quatre postes de clôture sur batterie de 12 volts, 300 poteaux en bois, du fil lisse en acier et des bacs à eau supplémentaire. L’ensemble est revenu à environ 2.000 €. Il a fallu dix jours pour l’installer. |
par Marie-France Malterre (publié le 1er juin 2007)
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