accueil  Accueil / Elevage / Technique / Grands dossiers / Bovins lait et viande: bien conduire son pâturage / Bovins allaitants : prendre soin de ses prairies pendant la sécheresse
Grands dossiers

Article 22 :

Bovins allaitants : prendre soin de ses prairies pendant la sécheresse

Des régions souffrent de la sécheresse. Pour éviter que les prairies n’en pâtissent trop, mieux vaut parquer les animaux.  

François Hubert, de la chambre d’agriculture du Maine-et-Loire, et Christel Rocher.

«La sécheresse est chronique chez nous à partir de la mi-juin, assure Chistel Rocher, qui conduit un troupeau de cinquante charolaises à Saint-Saturnin-du-Limet, dans le sud de la Mayenne, avec son époux, Bernard. Et elle dure au moins jusqu’à la fin d’août, voire jusqu’à la fin de septembre. Dès que les prairies jaunissent, nous utilisons une parcelle dite "parking" de 2,66 ha», continue-t-elle.

Des animaux y sont rassemblés pour délester les autres parcelles et reçoivent des aliments complémentaires: de la paille, pratiquement 10 kg par vache et par jour, avec de la pulpe de betterave et de la graine de lin extrudé. C’est en fait la composition de la ration hivernale. «Mais très vite, quand le terrain est trop grillé, nous rentrons les vaches taries à l’étable», ajoute Christel. Au début de juillet, toutes les génisses et les vaches à l’engrais étaient déjà rentrées.

 

Réserver des temps de repos aux parcelles «parkings»

«Mieux vaut effectivement ne pas ouvrir toutes ses prairies au pâturage en période de sécheresse, déclare François Hubert, de la chambre d’agriculture du Maine-et-Loire. Même si les animaux disposent de fourrages sur la parcelle, ils chercheront toujours le brin d’herbe plutôt que le râtelier. Il est préférable de sacrifier une parcelle.»

Cette parcelle «parking» est aussi bien exploitée en été qu’en hiver. «L’essentiel est de lui réserver des temps de repos pour "souffler"», assure François Hubert. Et compte tenu de sa surexploitation depuis de nombreuses années, cette conduite semble avoir été bien menée. «Les espèces présentes sont nombreuses, le couvert est bien rempli. Les espèces indésirables sont rares», remarque François Hubert.

L’agrostis stolonifère et le ray-grass anglais, espèce plus productive, dominent et assurent près de 50% de la production d’herbe. En revanche, le trèfle blanc a disparu et le pissenlit, un des indicateurs du surpâturage, représente 6% du fonds prairial.

«Mais la bonne portance de la parcelle a sûrement aidé notre conduite», indique Bernard Rocher.

 

Chasser les trous

Le principal danger de la surexploitation est de voir les espaces vides croître au sein d’une parcelle. Ils constituent une porte d’entrée aux espèces indésirables.

Après une sécheresse, certaines plantes qui ont peu d’intérêt comme l’orge des rats ou le brome mou peuvent envahir les prairies. «Ces espèces ont un faible intérêt fourrager et un pouvoir de colonisation important, explique François Hubert. Les graines, très légères, tombent dans des espaces libres et germent rapidement lorsque les pluies reviennent. Pour éviter que ces graminées importunes se multiplient, mieux vaut les broyer avant l'épiaison ou appliquer un désherbant aux endroits où elles se sont développées.»

 

 

Vers les 100% de prairies permanentes

Chez Christel et Bernard Rocher, la moitié des 33 hectares de prairies sont temporaires. «Notre but est de pérenniser les couverts installés à base de fétuque élevée, de trèfle blanc, de ray-grass anglais, de dactyle... et d’éviter leur vieillissement», précisent-ils.

Avec un chargement de 2,2 UGB par hectare, il faut alterner fauche et pâture et favoriser la pousse de l’herbe quelle que soit la saison. «Nous apportons 10 tonnes de compost à l’hectare comme engrais, ajoute Christel. Mais nous jouons beaucoup plus sur le pâturage et la pousse régulière de l’herbe que sur les stocks.» Les trois lots d’animaux disposent de cinq ou six parcelles chacun. Bernard mesure l’herbe toutes les semaines dans le cadre du réseau «Pousse de l’herbe» et dès que la hauteur dépasse 15 ou 16 cm dans une parcelle, elle est récoltée en enrubannage ou en foin en fonction du temps.

 

 

Le surpâturage est parfois bénéfique

Sur des flores moyennes ou les prairies de fond, le surpâturage peut être bénéfique. C’est l’occasion de faire pâturer les plantes les moins appétentes comme la houlque laineuse ou les jeunes joncs... C’est un moyen de nettoyer la prairie, de limiter la progression des espèces indésirables. Par conséquent, les bonnes graminées comme le ray-grass anglais peuvent repartir. Cela permet donc de retrouver un équilibre.

 

par Marie-France Malterre

(publié le 28 juillet 2006)

Sommaire du dossier
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK