Parce qu’il conduit seul son élevage, mais aussi par conviction personnelle, Louis-Pierre Chauvin a décidé de maximiser l’utilisation de l’herbe sur son exploitation. «C’est pour moi le meilleur moyen de maîtriser le coût de production, tout en contenant la charge de travail», explique-t-il.
Il s’est formé durant deux jours au maniement du logiciel Herb’évol et l’utilise sur la saison qui démarre. «C’est un outil moderne qui reprend les mêmes avantages que le calendrier de pâturage classique que j’utilisais avant. Mais il apporte aussi plusieurs choses en plus», témoigne-t-il.
Ainsi, on y retrouve l’enregistrement régulier de divers événements: pâturage, fauche, fertilisation. Mais le logiciel calcule, par exemple, automatiquement le rendement des parcelles que Louis-Pierre effectuait avant manuellement. Et surtout, il est capable de réaliser des simulations qui sont précieuses pour prendre des décisions.
En pleine période de pousse de l’herbe, il n’est pas toujours facile de fixer la surface à réserver à la fauche. Jusque-là, Louis-Pierre s’est souvent montré trop prudent.
Cette année, il ajustera en fonction du logiciel. «Je verrai bien comment se présente la saison. Je ferai plusieurs simulations. Cela m’aidera.»
Connaître les rendements valorisés
Autre élément appréciable pour lui, Herb’évol permet d’effectuer des bilans et donc de mieux connaître le potentiel de l’exploitation. Il enregistre les données concernant la complémentation en fourrage et en concentré.
Cela lui permet de quantifier l’ingestion d’herbe. Le bilan de fin de saison regroupe l’ensemble des informations pour calculer le rendement de chaque parcelle. L’éleveur peut savoir si cela correspond ou non au potentiel de chacune d’elles.
Selon les cas, il décidera de revoir la fertilisation ou de réaliser une analyse de sol, par exemple. Herb’évol fournit donc des indications pour la gestion des parcelles à long terme.
Pour optimiser ainsi sa gestion de l’herbe, Louis-Pierre se contente de consacrer un peu de temps, une fois par semaine, à la saisie des données. Il souligne la facilité d’utilisation du logiciel.
Comme dans la réalité, il peut regrouper des animaux ou des parcelles. Parce qu’il obtiendra davantage d’informations importantes pour sa gestion, Louis-Pierre est motivé et ne rechigne pas à effectuer la saisie régulièrement. Il avait plus de mal à tenir le rythme avec un planning de pâturage sur papier. «Si l’on n’écrit pas régulièrement, on oublie très vite», constate-t-il.
Il regrette cependant qu’Herb’évol ne soit pas compatible avec un pocket PC. Selon lui, cet outil est complémentaire d’autres logiciels de gestion des parcelles, qui ne sont pas aussi approfondis sur la question de l’herbe. «J’ai payé 80 € pour deux jours de formation et le logiciel. Je pense que l’investissement est rentable.»
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par Pascale Le Cann, Jean-Michel Vocoret, Dominique Grémy et Nicolas Louis (publié le 7 avril 2008)
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