Sous la pression de l'euro

La tendance restait baissière, vendredi, sur le marché céréalier français. Les cours du blé rendu Rouen ont perdu environ 15 €/t par rapport au début de la semaine. Le maïs a aussi reculé, mais dans une moindre mesure.

La hausse de l'euro se poursuivait vendredi et la monnaie européenne atteignait près de 1,35 dollar en séance. Cet élément a pesé sur la tendance cette semaine, car il affecte la compétitivité des céréales européennes sur le marché international.

Sur les marchés à terme, après les prises de profit de jours précédents, Chicago enregistrait un net rebond pour le blé, en première partie de séance. Sur Euronext, après un fort recul en début de journée, la tendance redevenait positive. Le blé échéance novembre 2010 parvenait à gagner 0,75 €/t (clôture à 223,25 €/t jeudi), à l'approche de la fin de la séance. Le maïs novembre 2010 était stable (clôture à 209,75 €/t jeudi).

A l'international, la demande ne faiblit pas, notamment celle du Maghreb et du pourtour méditerranéen, à la recherche d'autres sources d'approvisionnement depuis le retrait de la Russie, leur fournisseur habituel.

Rouen, premier port céréalier d'Europe, a embarqué 222.500 tonnes de blé entre le 16 et le 22 septembre en grande partie destinées aux pays du Maghreb (137.200 tonnes).

En moins de trois mois de campagne commerciale, Bruxelles a accordé des certificats pour pouvoir exporter 5,3 Mt de blé - dont 2,6 Mt à la France - contre 4,2 Mt l'an dernier à la même époque.

Le marché de l'orge est resté assez ferme et stable tout au long de la semaine, profitant d'un regain d'intérêt depuis la récente flambée du maïs, son concurrent dans l'alimentation animale.

La perspective d'un bilan mondial tendu est un élément de soutien pour le maïs. Il subsiste encore beaucoup d'incertitude sur le volume des récolte en Europe et aux Etats-Unis.

Jeudi, le Conseil international des céréales (CIC) a révisé à la baisse ses prévisions de production mondiale de maïs à 824 Mt contre 829 Mt prévu en août. La consommation est inchangée à 837 Mt. Les stocks mondiaux fin 2010-2011 ont été revus en baisse de 4 Mt, à 131 Mt, le plus bas depuis fin 2006-2007.