Publié le lundi 03 mars 2014 - 17h55
Le prix du blé a bondi, lundi sur Euronext. A l'approche de la clôture, le contrat mai 2014 valait 204,50 €/t (+ 8 €/t), le maïs juin 2014 se négociant 181,75 €/t (+ 4,75 €/t).
Le marché européen des céréales, anxieux face à la situation en Crimée et en Ukraine en général, s'est offert lundi « la prime de la peur » et pousse toutes les échéances à la hausse en blé et en maïs notamment.
« A ces prix, les échanges sont limités », a expliqué Edward de Saint-Denis (Plantureux) à l'AFP. Selon lui, cette flambée soudaine découle directement de la situation militaire en Crimée, province orientale et russophone de l'Ukraine.
Le marché, attentiste jusqu'en fin de semaine dernière, réagit en direct au mouvement des troupes russes sur cette région. « C'est la prime de la peur », juge-t-il, alors que la Bourse de Moscou a sonné l'alarme sur toutes les places européennes avec une baisse de 6 % à l'ouverture lundi.
En Ukraine, acteur majeur des exportations de blé et de maïs, le rythme des chargements à l'export n'avait pas bougé jusqu'ici, relèvent les experts : plus de 500.000 tonnes de maïs et 57.000 de blé ont été exportées au cours de la semaine passée, signale Agritel. Cependant, « étant donné la situation, les affréteurs pourraient jouer la prudence et décaler les chargements initialement prévus », ajoute-t-il.
En France, le marché physique de gré à gré suivait le marché à terme avec une hausse moyenne de 6 €/t sur les blés et l'orge et de 5 €/t sur le maïs à la mi-journée.
Crise ukrainienne mise à part, « fondamentalement, les nouvelles ne sont pas très inquiétantes », analyse Vigie Matières Premières sur son site internet. « Le bilan mondial du blé se maintient. Le Conseil international des grains (IGC) vient de remonter légèrement les stocks de fin de campagne et les risques liés au froid dans certaines zones de production ont été pris en compte dans les cours. Il faudra, quoiqu'il en soit, attendre mai/juin pour connaître l'exacte étendue des dégâts aux USA et en Russie. En maïs, la situation est moins bonne que prévue en Amérique du Sud, mais les bonnes perspectives aux USA laissent peu de chance à une réelle hausse des cours. C'est d'ailleurs ces prix bas qui ont incité l'IGC à revoir la consommation à la hausse. »
Les prix des transports de matières premières sèches ont globalement augmenté la semaine dernière. Indice phare du marché, le Baltic Dry Index (BDI) a fini, vendredi 28 février, à 1.258 points, au plus haut depuis cinq semaines, contre 1.175 points une semaine auparavant. A l'inverse, le Baltic Panamax Index (BPI), qui synthétise les tarifs pour quatre routes (la plupart pour les céréales), a terminé à 1.099 points vendredi, son plus bas depuis début septembre, contre 1.244 points une semaine auparavant.
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