En léger repli

Les prix des céréales ont peu évolué, vendredi sur Euronext. A l'approche de la clôture, le contrat blé mars 2014 valait 193 €/t (- 0,75 €/t), le maïs même échéance se négociant 173 €/t (- 0,75 €/t).

Les cours européens du maïs et du blé sont restés quasi stables vendredi, freinés par le niveau de l'euro après la hausse suscitée jeudi par la vague de froid aux Etats-Unis. « C'est une journée assez calme. Hier, il y avait eu un emballement sur le blé à cause du froid aux Etats-Unis. Aujourd'hui, (le marché européen) devrait remonter un peu mais c'est difficile car l'euro reste fort », a commenté Edward de Saint-Denis, de la société de courtage Plantureux & Associés. L'euro a atteint vendredi matin son plus haut niveau en trois semaines, à 1,3705 dollar.

Les prix du blé avaient grimpé jeudi à la Bourse de Chicago car « les opérateurs commencent à s'inquiéter de potentielles pertes hivernales de blé aux Etats-Unis face à la vague de froid actuelle », explique Offre et demande agricole. « Il faut signaler que ce risque intervient dans un contexte d'importants achats de la part d'importateurs » qui profitent des bas prix actuels, ajoute la même source.

Outre un gros appel d'offres de l'Arabie saoudite sur 660.000 tonnes de blé, on peut noter « l'achat par le Japon de près de 100.000 tonnes de blé et par Taïwan de 73.400 tonnes » de blé américain, indique Agritel dans une note. Face à ce regain de demande internationale, « les ventes de blé européen vont bon train avec 819.000 tonnes de certificats export octroyés » par Bruxelles jeudi, souligne Agritel.

Les conséquences du froid dans la région de la mer Noire restent à surveiller. « L'arrivée de l'hiver complique actuellement l'acheminement des marchandises aux ports », avec des coupures de courant, note la société Inter-courtage.

Concernant le maïs, le marché européen reste « sous pression » car Bruxelles veint d'autoriser l'importation de 502.000 tonnes de cette céréale, remarque Agritel. « L'aggravation de la situation politique et sociale en Ukraine est toutefois à suivre de près compte tenu de la place que tient ce pays à l'export de maïs », rappelle le cabinet conseil.

Les exportations américaines de blé au cours de la semaine achevée au 16 janvier ont atteint 421.400 tonnes, « alors qu'on attendait de 350.000 à 450.000 tonnes », souligne Damien Vercambre (Inter-courtage). Des résiliations de ventes conclues pour la campagne 2014/2015 sont par ailleurs intervenues. La Chine a ainsi annulé 24.000 tonnes et la Corée du Sud 16.000 tonnes. A l'inverse, le Brésil a acheté 88.000 tonnes de blé américain alors que le pays se fournit traditionnellement auprès de l'Argentine. « L'Argentine n'a pas assez produit. Elle exportera au maximum 2 à 2,5 millions de tonnes », explique M. Vercambre.

Les Etats-Unis ont aussi vendu 693.000 tonnes de maïs sur la campagne 2013/2014, un chiffre en baisse par rapport à la semaine précédente, mais supérieur aux attentes. En revanche, des livraisons ont de nouveau été refusées par la Chine en raison d'OGM non autorisés, à hauteur de 178.400 tonnes.

Les marchés agricoles suivront avec attention la semaine prochaine les conséquences de la forte dévaluation du peso argentin, décidée par Buenos Aires cette semaine. Cette décision va « rendre plus compétitifs le soja et le maïs argentins » par rapport aux productions américaines. « Cela devrait inciter les agriculteurs argentins à vendre, alors qu'ils retenaient jusque-là leurs graines », analyse M. Vercambre.

En France, sur le marché de gré à gré, les prix des céréales étaient stables à la mi-journée.