Le Groupe Doux, en redressement judiciaire, « est profitable », a assuré lundi Arnaud Marion, « manager de transition » chargé du plan de continuation, assurant qu'il s'agissait désormais d'impulser une « nouvelle méthodologie de travail » axée sur le renforcement du lien social.
« C'est un groupe qui est profitable sur le périmètre sur lequel il travaille aujourd'hui », a indiqué M. Marion, chargé d'assister le groupe dans l'élaboration du plan de continuation et d'assurer l'interface entre les différentes parties prenantes (famille Doux, actionnaires, syndicats, comité central d'entreprise...).
Le géant de la volaille a été placé en redressement judiciaire, au début de juin 2012, et son pôle frais, déficitaire, a été mis en liquidation le 10 septembre 2012, laissant environ 1.000 salariés au chômage.
Le Groupe est désormais constitué du pôle d'exportation – « une activité rentable », selon M. Marion – et du pôle des produits élaborés, « une activité équilibrée avec une marque très forte (Père Dodu) et une très bonne fidélité de la part des enseignes commerciales ».
« A ce jour, on a des paramètres financiers qui sont positifs, c'est-à-dire qu'on a à la fois une trésorerie positive et suffisante, ainsi qu'un vrai retour à la rentabilité à partir du mois d'octobre », a souligné le spécialiste des restructurations d'entreprises, indiquant que le dernier trimestre devrait générer un résultat d'exploitation de 8,7 millions d'euros.
« C'est quand même une évolution fondamentale qui annonce la rentabilité future du Groupe au cours des trois prochaines années », s'est-il félicité. Le pôle frais « perdait ces derniers mois plusieurs millions d'euros par mois », pesant sur la rentabilité d'un groupe qui pâtissait déjà de l'augmentation du prix des matières premières ».
Interrogé pour savoir si le périmètre du Groupe est appelé à subir de nouveaux changements, Arnaud Marion a déclaré : « D'une façon générale, pas à court terme. ». « On lance une phase d'optimisation, de modernisation et de réorganisation ; donc il n'est pas exclu qu'il y ait un certain nombre d'arbitrages d'actifs » liés à un volume très important au niveau du pôle frais, dont notamment les usines d'aliment et d'élevage, a-t-il noté, assurant que « l'impact en matière d'emploi sera limité. »
Les syndicats, échaudés par la liquidation du pôle frais, craignent une centaine de licenciements. M. Marion n'a pas souhaité commenter ce chiffre, indiquant qu'il revenait à la direction du groupe agroalimentaire d'informer les salariés sur ce sujet dans le cadre d'un comité central d'entreprise (CCE).
Il a enfin souligné la nécessité « d'impulser une nouvelle méthodologie de travail », afin de « pouvoir discuter d'un certain nombre de sujets (avec les représentants syndicaux et les élus au CCE) et qu'il n'y ait plus cette impression que tout est imposé de manière unilatérale ».
Le groupe Doux a annoncé, au début d'octobre, « un plan d'investissement totalement autofinancé de 30 millions d'euros sur trois ans », destiné notamment à améliorer et moderniser les conditions de travail.