Une dizaine de membres de l'association Vie Eau Tescou (Avet), agriculteurs et habitants de la vallée du Tescou (Tarn) qui défendent le projet de retenue d'eau de Sivens, a rencontré le préfet du département le 15 au matin. Touchés par la sécheresse et la canicule, ils manquent cruellement d'eau et l'on comprend ici très concrètement pourquoi ils se sont autant battus contre les zadistes « anti-retenue d'eau » pour que le projet voie le jour.
Prélèvement interdits
Depuis le 8 juillet, tous les prélèvements d'eau sur le cours d'eau et ses affluents sont interdits par arrêté préfectoral. Aujourd'hui, même le sorgho et les tournesols, pourtant réputés résistants à la sécheresse, ont mauvaise mine. Et que dire de la rivière elle même qui, malgré trois années pluvieuses, permet aujourd'hui d'avoir au mieux de l'eau jusqu'aux mollets, mais le plus souvent seulement jusqu'aux orteils. Difficile de sauver la faune aquatique dans ces conditions !
Une situation urgente
« Nous avons apporté au préfet l'un des rares gougeons survivants pour lui signifier l'urgence de la situation, témoigne Pascale Puibasset, responsable d'Avet. Nous lui avons demandé de l'envoyer à Ségolène Royal, notre ministre de l'Environnement, dont les experts ont proposé des solutions transitoires inapplicables, en attendant qu'une vraie retenue soit construite. Ils avaient envisagé que les agriculteurs se partagent l'eau de lacs collinaires déjà existants, mais à l'heure actuelle, leurs propriétaires utilisent déjà ces réserves et n'ont pas de quoi partager avec leurs voisins. D'autres retenues devaient être reliées au Tescou, mais les travaux sont techniquement impossibles à réaliser. Enfin, pour l'amont de la rivière, aucune solution n'avait été proposée. »
« Que faut-il planter ? »
A l'opposé, les agriculteurs installés à proximité de la partie du Tescou réalimentée par le barrage tarn-et-garonnais de Thérondel et des rivières qui bénéficient de l'eau de la retenue de Fourorgue sur la Vère, dans une vallée voisine, peuvent irriguer leurs cultures. « Les agriculteurs de la vallée du Tescou en ont vraiment marre de cette situation, ajoute Pascale Puibasset. Guillaume Cros, élu écologiste (EELV) du conseil régional du Midi-Pyrénées, leur a dit qu'ils devaient choisir des productions nécessitant peu d'eau. Nous l'invitons à venir sur le terrain voir les têtes d'épingles des tournesols pour qu'il constate le résultat et qu'il nous dise ce qu'il faut planter d'après lui ! Nous l'attendons de pied ferme. »