Une centaine de zadistes et de sympathisants se sont réunis le week-end dernier à une vingtaine de kilomètres du site du projet de barrage de Sivens (Tarn), près de deux mois après leur expulsion, pour « réfléchir à la suite à donner au mouvement ».
Pour ce « Printemps 2 Sivens », les zadistes avaient trouvé refuge dans une propriété privée sur les hauteurs de Graulhet, à une vingtaine de kilomètres du site de Sivens, occupé pendant 18 mois par des opposants au projet de barrage. Dominant une vaste prairie, un vieux chapiteau de cirque et plusieurs stands avaient été dressés pour l'occasion.
Pas de journalistes équipés de caméras ou d'appareils photos sur le site
Une centaine de personnes se sont retrouvées dans une ambiance conviviale pour « faire le point sur ce qui est arrivé le 6 mars (date de leur expulsion de Sivens, ndlr) et réfléchir à la suite à donner au mouvement », a indiqué à une journaliste de l'AFP un membre du collectif « Tant qu'il y aura des Bouilles ». « Tout ce qu'on peut dire pour l'instant, c'est qu'il va y avoir de nouvelles actions », a-t-il ajouté à l'issue de la mobilisation. Les organisateurs n'ont pas souhaité que des journalistes équipés de caméras ou d'appareils photos pénètrent sur le site, pour limiter la médiatisation de leur rassemblement.
Les deux journées se sont déroulées sans incidents et les zadistes n'avaient « aucune velléité d'essayer de rentrer à Sivens ce week-end », a-t-on appris auprès d'un organisateur du « Printemps 2 Sivens ». Si les gendarmes n'étaient pas visibles à proximité du lieu de rassemblement, le lieutenant-colonel Sylvain Renier avait indiqué vendredi que 220 gendarmes seraient engagés ce week-end dans le département, principalement à Sivens, pour « interdire toute pénétration et toute installation sur ce site ». La préfecture du Tarn a confirmé dimanche en fin d'après-midi qu'aucun incident n'était à signaler sur le site de Sivens et que le dispositif de sécurité allait être allégé.
Le 6 mars dernier, les 40 opposants les plus résolus au barrage avaient été expulsés du site, le jour même où le Conseil général adoptait le principe d'une retenue d'eau de taille réduite. C'est là que le jeune militant écologiste Rémi Fraisse avait été tué il y a six mois, le 26 octobre, par l'explosion d'une grenade offensive de la gendarmerie.