La Fédération du commerce et de la distribution (FCD), qui réunit les principales enseignes d'hyper- et de supermarchés, à l'exception de Système U et Leclerc, a proposé jeudi de mettre fin à la publicité pour les comparateurs de prix, afin de répondre aux inquiétudes des industriels de l'alimentation.
Dans une lettre ouverte au Premier ministre Manuel Valls, le délégué général de la FCD, Jacques Creyssel a annoncé que la fédération était « favorable à un engagement volontaire de suppression de la publicité nationale sur les comparateurs de prix », afin de ne pas alimenter la guerre des prix que dénoncent agriculteurs et industries.
Par cette lettre, la FCD a souhaité répondre à une initiative similaire de la FNSEA, l'Association des industries agroalimentaires (Ania) et celle des coopératives (Coop de France), qui avaient elles-mêmes adressé, le 10 juin, un courrier à M. Valls pour exprimer leur « vive inquiétude et colère face aux ravages de la guerre des prix ».
Une lettre dont M. Creyssel dénonce les « termes inexacts », relevant, selon lui, avant tout « d'une démarche de communication » visant à réaliser « leur souhait quasi obsessionnel de réformer les règles des relations commerciales pour empêcher toute réelle négociation des tarifs ».
Or, selon la FCD, la baisse des prix, qui « est une réalité », n'est pas du fait de cette guerre commerciale entre distributeurs mais « résulte avant tout d'une situation économique exceptionnelle de recul du pouvoir d'achat, qui fragilise la consommation et renforce la compétition ».
« Nous sommes conscients des difficultés de certaines industries agroalimentaires et notamment les PME. Nous avons signé l'an dernier trois accords qui mettent en place des règles spécifiques en faveur des PME » dont certaines sont « bloquées par l'Ania qui refuse que des mesures en faveur des PME soient considérées comme une bonne pratique », dénonce la FCD.
C'est donc dans un souci d'apaisement que la FCD défend la fin de la publicité pour les comparateurs de prix « dès lors que tous les distributeurs, intégrés et indépendants, accepteraient une telle règle de bon sens ».
« Notre secteur est confronté à un bouleversement complet de son environnement, nous avons besoin à la fois de stabilité des règles juridiques et de mesures concrètes favorisant notre développement. C'est pourquoi nous comptons sur votre soutien pour qu'enfin, on s'occupe des vrais sujets de fond de la filière agroalimentaire », demande M. Creyssel au Premier ministre.