« L'impact du changement climatique sur les prix alimentaires est actuellement sous-estimé », affirme l'ONG Oxfam dans un rapport rendu public mercredi.
Ce rapport, intitulé « La Terre se réchauffe, les prix flambent », montre comment des phénomènes météorologiques extrêmes – comme des sécheresses ou des inondations – pourront entraîner des flambées des prix alimentaires, résume Oxfam (1) dans un communiqué.
Le rapport avertit que, « d'ici à 2030, le monde pourrait devenir encore plus vulnérable aux sécheresses du type de celle qui sévit actuellement aux États-Unis, si le risque de fortes sécheresses en Amérique du Nord s'accroît sous l'effet du changement climatique en même temps que la dépendance à l'égard des exportations américaines de blé et de maïs s'accentue ».
Le changement climatique pourrait impacter, de manière draconienne, le prix des principales céréales consommées dans le monde, et ce sur tous les continents.
« Dans le cadre d'un scénario prudent, celui d'une nouvelle sécheresse survenant aux États-Unis en 2030, le prix du maïs pourrait augmenter de 140 % par rapport au prix moyen des denrées alimentaires de 2030. »
« Sécheresses et inondations en Afrique australe pourraient augmenter de 120 % le prix à la consommation du maïs et d'autres céréales secondaires. Aujourd'hui, sous l'effet d'une flambée d'une telle ampleur, le coût du sac de 25 kg de farine de maïs – ration minimale pour nourrir une famille pendant deux semaines – bondirait pour passer d'environ 18 à 40 dollars. »
« Une sécheresse généralisée en Inde et d'importantes inondations dans toute l'Asie du Sud-Est pourraient entraîner une hausse de 22 % du cours du riz sur le marché mondial, ce qui engendrerait des envolées des prix nationaux pouvant atteindre 43 %. Cette flambée des prix s'ajouterait à l'augmentation progressive enregistrée à plus long terme dans des pays importateurs de riz tels que le Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique. »
Selon Tim Gore, en charge du changement climatique à Oxfam, « l'augmentation des températures et la modification des régimes de précipitations freinent la production agricole et poussent constamment les prix à la hausse ». Selon lui, « l'incidence majeure que pourraient avoir à l'avenir les phénomènes météorologiques extrêmes sur les prix alimentaires est aujourd'hui à peine évoquée dans les débats sur le changement climatique ».
« La Terre semble bien sur la voie d'un réchauffement moyen de 2,5 à 5°C au cours du XXIe siècle. Il est temps de se soucier des conséquences en termes de faim et de malnutrition pour des millions de personnes dans le monde », avertit encore Tim Gore.
______
(1) Oxfam France se présente comme une association de solidarité internationale affiliée à Oxfam, un réseau international de 17 ONG (organisations non gouvernementales) qui, ensemble, luttent contre les injustices et la pauvreté en partenariat avec des organisations dans plus de 90 pays.
A télécharger : le rapport thématique d'Oxfam, septembre 2012
du réchauffé!
mercredi 05 septembre 2012 - 16h20
La hausse des matières premières s'explique par des accidents climatiques, certes, qui est conjuguée à une augmentation de la consommation, conséquence d'un meilleur niveau de vie de pays (Asie, Chine, AmSud...). Par exemple, la production d'aliments pour animaux a augmenté en 2011, de 20 M. de tonnes en Chine, soit l'équivalent de la production d'aliment française. C'est réellement impressionnant, mais faut il s'en plaindre ou s'en réjouir? Oxfam rejoue une vieille partition qui ne résiste pas aux faits: les accidents climatiques ont existé et continueront. Leurs prévisions sont comme d'habitude, faites "au doigt mouillé", pour mieux impressionner le bon peuple.