Les producteurs de fruits des Pyrénées-Orientales ont déversé, vendredi, une cargaison de pêches devant le consulat d'Espagne à Perpignan, pour dénoncer les faibles prix des produits et solliciter l'aide du gouvernement.
« La France, l'Espagne et l'Italie doivent discuter parce que sans cela, on ne pourra pas continuer à travailler », a affirmé Yves Haris, producteur de pêches et président de la section fruitière de la FDSEA.
« Des mesures doivent être prises pour stabiliser le marché et faire en sorte que tout le monde, producteur comme distributeur, puisse vivre de ce métier », suggère-t-il, dénonçant une différence de prix de « 50 à 60 centimes » le kilogramme entre les pêches espagnoles et les pêches françaises.
Si le début de la saison était assez prometteur avec les fortes chaleurs, c'était sans compter sur la bactérie E. coli qui a détourné les consommateurs des fruits et légumes.
« Dans les rayons des magasins, le distributeur mettait des produits espagnols et comme ceux-ci ne se vendaient pas, les produits français, moins chers, ne pouvaient prendre place dans les étalages et restaient dans les entrepôts », explique-t-il.
Mardi, sur l'autoroute A9, des agriculteurs avaient stoppé un camion frigoriphique espagnol et jeté une partie de sa cargaison car, selon eux, les normes de calibrage et d'hygiène n'étaient pas respectées.
« C'est un appel au secours que nous lançons », a expliqué Yves Haris. « Avant la récolte de 2011, 65 % des exploitations étaient en situation de déposer le bilan », affirme-t-il. Selon lui, dans les Pyrénées-Orientales, de 10.000 à 15.000 emplois, essentiellement ceux des saisonniers, sont menacés dans les 700 exploitations.
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