La cueillette des mirabelles de Lorraine a commencé avec trois semaines d'avance et la récolte de 2011 s'annonce « exceptionnelle en qualité », se félicitent les producteurs régionaux.
« Le temps très chaud enregistré en mars et avril a accéléré la floraison », explique Bruno Colin, directeur de Véga Fruits, à Saint-Nicolas-de-Port (Meurthe-et-Moselle), qui commercialise les fruits des 350 producteurs de la région regroupés en trois coopératives, Jardins de Lorraine, Côteaux lorrains et Vergers de Lorraine.
« De plus, le temps médiocre de juillet et les écarts de température entre le jour et la nuit de ces trois dernières semaines ont permis au fruit de bien jaunir », ajoute-t-il.
« Nous allons avoir des mirabelles de beau calibre, chargées en sucre », confirme-t-on aux Jardins fruitiers de Laquenexy (Moselle), un conservatoire de plus de 1.000 variétés d'arbres fruitiers créé il y a 110 ans à quelques kilomètres de Metz et propriété du conseil général de la Moselle.
« Cette année, les fruits ont une couleur exceptionnelle, un calibre moyen de 26 mm, alors que la réglementation européenne requiert 22 mm, et ils atteignent déjà sur l'arbre les 16° Brix (pourcentage de sucre) nécessaires pour commencer la cueillette », précise Bruno Colin.
Au total, la récolte en cours du « fruit d'or » lorrain (80 % de la production nationale), qui emploie quelque 2.000 saisonniers, devrait tourner autour de 8.000 tonnes, contre seulement 2.900 l'an passé et 12.000 en 2009. Les prix devraient donc baisser sur les étals des marchés et se situer « nettement en dessous » des cinq euros le kilogramme relevés en 2010, selon Bruno Colin.
Environ 25 % de la récolte effectuée sous le label « Mirabelles de Lorraine », garanti par une « indication géographique protégée », seront réservés à la consommation courante, 10 % seront distillés en eau-de-vie tandis que l'essentiel, soit 65 %, sera transformé.
Près de 400.000 mirabelliers, issus de lignées traditionnelles et non palissés, sont en exploitation sur quelque 1.600 hectares en Lorraine. La production, qui peut atteindre 10 tonnes de fruits à l'hectare, représente un chiffre d'affaires de quelque 15 millions d'euros, estime Bruno Colin.