« Afin d'améliorer la compétitivité de la filière, je souhaite alléger le coût du travail occasionnel à 9,29 € par heure », a annoncé Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, lors du 64e congrès national des producteurs de fruits (FNPF), jeudi, à Valence. Ce coût ne comprend pas les congés payés. Si on le compare aux 11,32 € par heure, avec congés payés, actuellement, l'allègement sera d'environ 1,30 euro par heure, selon la FNPF.
Ce dispositif sera applicable de façon rétroactive au 1er janvier 2010, dans la loi de finances rectificative. « Un groupe de travail sur le coût du travail permanent sera bientôt organisé », a-t-il ajouté.
« Je mesure pleinement la crise économique et morale que subit la filière et je me battrai pour vous », a insisté le ministre.
Le plan de soutien du président de la République ne satisfait toutefois pas totalement les producteurs. « Que penser d'allègements de charges qui pouvaient atteindre 1.800 euros par UTH et qui atteindront difficilement 1.000 euros par exploitation à cause d'enveloppes insuffisantes ? », s'est demandé Bruno Dupont, président de la FNPF. Pour soutenir les agriculteurs les plus en difficulté, Bruno Le Maire a annoncé l'intégration des cotisations sociales à la procédure Agridiff.
Concernant les aléas sanitaires et notamment le problème de la Sharka, le ministre a annoncé « la reconduction en 2010 du dispositif transitoire d'indemnisation en vigueur en 2009 », soit 5.000 euros par hectare arraché.
« Le secteur doit également bénéficier d'une caisse de solidarité permettant de bénéficier des fonds communautaires à partir de 2011. La participation de l'Etat à cette caisse sera portée à 65 % au lieu de 50 % dans le cas général, étant donné les contraintes particulières de la filière. Dès que cette caisse aura été créée, le plan national Sharka pourra être mis en place », a expliqué Bruno Le Maire.
Concernant l'équilibre dans les relations commerciales, « j'entends me servir de la loi de modernisation agricole (LMA) pour rendre obligatoire le contrat écrit dans le secteur des fruits et légumes. Le producteur est la variable d'ajustement dans le secteur alimentaire et il faut que cela s'arrête. Afin de pouvoir interdire les remises, rabais et ristournes, en période de crise, comme prévu dans la LMA, nous allons travailler à la définition d'une crise », a affirmé le ministre.
Les producteurs estiment « inapplicable » la suppression de ces remises, rabais et ristournes « uniquement en période de crise ». Ils proposent « d'interdire les remises, rabais et ristournes annuelles et de les autoriser uniquement pour des opérations ponctuelles ».
Enfin, concernant l'organisation des producteurs, Bruno Le Maire s'est engagé à « obtenir une modification du droit de la concurrence européen en 2010 afin que les producteurs puissent négocier en position de force avec l'aval de la filière ».
A télécharger :
• Fruits : discours du président de la FNPF et de Bruno Le Maire au congrès de 2010 à Valence
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