accueil  Accueil / Actualités / OGM : les Etats membres avancent dans leurs discussions sur la mise en culture

OGM

Les Etats membres avancent dans leurs discussions sur la mise en culture

Publié le mardi 04 mars 2014 - 10h35

    • agrandirla taille du texte
    • reduire la taille du texte
    • imprimer

L'Union européenne avance vers un accord pour autoriser la culture des OGM qui se ferait toutefois « à la carte », avec la possibilité pour les Etats d'interdire les semis sur leur territoire, a annoncé la présidence grecque à l'issue d'un débat public entre les ministres de l'Environnement à Bruxelles.

 

« Une grande majorité des Etats est favorable à faire bouger les choses », s'est félicité Tonio Borg, le commissaire à la Santé responsable du dossier, à l'issue de ce débat qui a vu la France marginalisée.

 

« Ce que nous proposons n'est pas un dogme. Cela peut être affiné », a-t-il souligné. « Un accord politique s'est dessiné et nous espérons parvenir à une adoption pour la fin de l'année », a pour sa part déclaré le ministre grec Yannis Maniatis, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne (UE).

 

Le compromis en discussion permet à chaque Etat d'interdire la culture d'un OGM sur tout ou partie de son territoire pour des raisons autres que la santé et l'environnement, comme l'ordre public, l'aménagement du territoire ou la lutte contre la dissémination.

 

La France a tenté de s'opposer à cette solution avec une contre-proposition d'autorisation à deux niveaux, jugée « plus solide que le système dérogatoire », a plaidé le ministre Philippe Martin.

 

La formule préconisée par la France prévoyait l'inscription des demandes de cultures d'OGM ayant reçu un avis favorable sur une liste et donnait ensuite aux Etats la faculté de refuser ou d'autoriser la mise en culture.

 

Mais ses partenaires ont refusé de « tout reprendre de zéro » et l'Espagne a même accusé Paris d'obstruction. « La renationalisation des autorisations nous ramènerait à la case départ », avait averti Tonio Borg.

 

Quatre pays s'opposaient pour des raisons diverses à la solution dérogatoire : la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique. Cette minorité de blocage a volé en éclats lundi. Le Royaume-Uni s'est rallié au compromis car « il n'y a plus de raisons de retarder l'accès des marchés européens aux OGM », a expliqué son représentant. L'Allemagne a pour sa part annoncé « passer du rejet absolu à l'examen approfondi ».

 

La Belgique a catégoriquement refusé le compromis proposé par la présidence grecque, sans pour autant se rallier à la position française.

 

Le changement de position du Royaume-Uni et de l'Allemagne ouvre désormais les terres de l'UE à la culture des OGM, une mesure attendue par les multinationales depuis quatorze ans.

 

Une Europe à la carte se dessine qui va leur permettre de négocier directement avec les Etats. La possibilité laissée aux Etats d'interdire la culture sur tout ou partie de leur territoire est « plus certaine juridiquement que les clauses de sauvegarde décidée unilatéralement », a lancé Tonio Borg à l'adresse de Philippe Martin, très dubitatif.

 

Jusqu'à présent, les Etats membres ne pouvaient pas s'opposer à une autorisation de culture d'OGM en Europe, sauf en recourant à des clauses de sauvegarde nationales souvent attaquées en justice.

 

Quatre OGM ont obtenu une autorisation de culture, mais un seul est encore cultivé : le maïs Mon810 du groupe américain Monsanto, qui a demandé le renouvellement de cette autorisation. Les autres, deux maïs (BT176 et T25) et la pomme de terre Amflora, ont été abandonnés.

 

Mais sept autres demandes de cultures sont en attente d'une autorisation, dont le mais TC1507 de Pioneer, filiale du groupe américaint DuPont.

 

 

Réactions


La Coordination rurale (CR) et l'Organisation des producteurs de grains (OPG) ont réagi mardi dans un communiqué. Les deux organisations s'opposent à la volonté de Bruxelles de laisser le choix aux états membres d'autoriser, ou non, la culture de semences OGM.

 

Titrant que « Bruxelles cède au lobby des semenciers », elles jugent cette décision contraire au développement d'une agriculture européenne, « cette comédie jouée par l'UE confirme la disparition totale de toute stratégie agricole autre que celle de finir de démanteler ce qui reste de politique agricole ». Le libre choix des Etats viendrait créer « des frontières étanches entre pays de l'UE », et « mettre à bas la notion de marché unique agricole qui a fait le ciment de la construction européenne ».

 


Mots-clés : ,

Les commentaires de nos abonnés (1)
Connectez-vous pour réagir

Ah! enfin

mercredi 05 mars 2014 - 07h39

Ah! enfin, mais que de temps de perdu.
commentaires agriculteurs

rabolio_fa
Voir son profil

Fonctionnalité réservée aux abonnés

Le commentaire d'article est réservé aux abonnés de La France Agricole.

Si vous êtes abonné, identifiez-vous dans le bloc "services experts"
situé en haut à droite de la page.

Si vous voulez vous abonner et profiter de tous les contenus du site ainsi que de l’édition papier de La France Agricole, cliquez sur le lien ci-dessous :

Dernières Actualités
A lire également
Archives agricoles


SERVICES EXPERTS

>Première inscription

Je suis déjà inscrit :
Mon identifiant :
Mon mot de passe :  
| Aide |
puce Identifiants oubliés ?
puce Toutes les offres d'abonnement
> Feuilletez un ancien numéro

SONDAGE

Santé animale : avez-vous enregistré des cas d'antibiorésistance dans votre élevage ?

> Tous les Sondages
Les sujets
LES PLUS LUS

Archives de
La France Agricole

Recherchez

dans les archives de la France Agricole et

Feuilletez

les numéros depuis 2004

Suivez La France Agricole :
la France Agricole sur Facebook La France Agricole sur twitter La France Agricole sur Google +

Nos offres d'abonnement
simples ou couplées,
à nos publications
hebdomadaires
et mensuelles

> Découvrir nos Offres

Les publications du Groupe France Agricole
En poursuivant votre navigation sur notre site, vous acceptez l’utilisation de cookies afin de nous permettre d’améliorer votre expérience utilisateur. En savoir plus et paramétrer les traceurs. OK