La prison ferme a été requise pour quatre des sept militants de la Coordination rurale du Lot-et-Garonne (CR 47), dont son président, tous jugés jeudi 15 janvier par le tribunal correctionnel d'Agen pour des violences commises sur des gendarmes lors d'une manifestation qui avait dégénéré le 10 octobre dernier. Le jugement a été mis en délibéré jusqu'au 25 février.
La peine la plus lourde, six mois de prison ferme, a été requise contre le président de la CR 47, Patrick Franken, qui devait répondre de cinq chefs d'accusation dont « l'organisation de manifestations sur la voie publique sans déclaration » et des « violences volontaires aggravées » contre des agents de l'ordre public.
Pour trois autres militants de la CR47, ont été requises des peines allant de trois à cinq mois de prison ferme et pour trois autres encore des peines de trois à cinq mois avec sursis, assorties pour deux d'entre eux de travaux d'intérêt général.
« Aucune prise de conscience »
Pour le procureur, Pascal Praches, « leur détermination était absolue ». Et « ce qui m'attriste le plus dans cette affaire, c'est qu'il n'y a aucune prise de conscience » de la part des prévenus, a-t-il ajouté.
Me Michel Gonelle, avocat des sept agriculteurs, a affirmé qu'il n'y avait « pas eu de violence volontaire ». « Ils ont commis un refus d'obtempérer, qu'ils assument, mais pas de violences aggravées », a ajouté Me Gonnelle. Et selon lui, « les forces de l'ordre n'ont pas respecté la procédure en cas d'attroupement ».
Le procès des sept agriculteurs faisait suite aux dépôts de plaintes de treize gendarmes, dont trois avaient été blessés lors d'affrontements entre agriculteurs et forces de l'ordre, le 10 octobre dernier. Plusieurs dizaines de membres du syndicat agricole avaient alors organisé une contre-manifestation qui avait dégénéré sur le chantier du nouveau CFA agricole (Centre de formation des apprentis) de Sainte-Livrade-sur-Lot. Ils entendaient s'opposer à une vingtaine de militants écologistes regroupés sur place pour dénoncer la destruction de deux cèdres centenaires prévue dans le cadre de ce chantier.
217.000 euros de dégats
Le 6 octobre, plus de 200 militants du syndicat agricole avaient bloqué la ville d'Agen avec des tracteurs pour protester contre « la directive nitrates ». Une journée d'action qui avait déjà dégénéré en heurts et provoqué des dégâts dont le coût est estimé à 217.000 euros par les autorités (préfecture et ville). A la suite de cette manifestation, trois plaintes ont été déposées contre la Coordination rurale, par la préfecture, la direction départementale des territoires et celle du service départemental d'incendie et de secours (SDIS).
dimanche 18 janvier 2015 - 19h57
il vaut mieux etre terroriste que agriculteur, les peines requises sont moins lourdes..... honteux! et plus de 200000 euros de degats pour quelques metres carrés de goudron fondu.... je savais que le prix de l'enrobé avait flambé....