L'Union européenne a indiqué, mercredi, envisager de durcir encore ses contrôles sur les aliments importés des régions japonaises les plus exposées à la contamination radioactive, pour inclure des vérifications sur la présence de plutonium.
« L'Union européenne va se pencher sur la question » au niveau de ses experts, a déclaré le porte-parole de la Commission européenne pour les questions de la santé, Frédéric Vincent, « nous allons tenir compte d'une éventuelle contamination du lieu par du plutonium », dont des traces ont été détectées dans le sol de la centrale nucléaire de Fukushima.
Pour l'heure, les contrôles des importations agroalimentaires en provenance du Japon – qui concernent des quantités très limitées – ne portent que sur la présence de césium et d'iode.
Mais à présent, du plutonium a été à son tour découvert sur le site de la centrale japonaise de Fukushima, où de l'eau fortement radioactive s'est échappée des bâtiments des réacteurs, faisant craindre une pollution massive autour du bâtiment. Une contamination radioactive interne (ingestion, inhalation) par cet élément peut s'avérer dangereuse à petite dose.
Pour l'heure, l'Union européenne n'a pas décidé encore d'étendre ses contrôles à cette matière radioactive.
« La situation est grave mais une surveillance est faite et s'il y a besoin d'élargir l'ampleur des contrôles, l'UE le fera », a dit le porte-parole de la Commission.
A l'heure qu'il est, l'Europe demande aux autorités japonaises de contrôler au départ d'éventuelles traces de radioactivité sur l'intégralité des produits agroalimentaires que les régions les plus exposées dans le pays exportent vers l'UE.
A l'arrivée en Europe, il est ensuite demandé aux autorités nationales des pays de l'UE de contrôler au moins 10 % des lots. Pour ce qui est des importations agroalimentaires en provenance des régions japonaises considérées comme sûres, il n'y a pas de tests au départ, mais les pays de l'UE sont tenus de vérifier 20 % des lots.
L'an dernier, l'UE a importé 9.000 tonnes de fruits et légumes en provenance du Japon.
Le pays a demandé à ses partenaires commerciaux de ne pas surréagir en instaurant d'« injustifiables » restrictions aux importations de produits alimentaires japonais en raison de craintes de contamination radioactive, selon un document de l'OMC publié mercredi.
Cet appel fait suite notamment à la décision prise le 25 mars par la Corée du Sud de mettre en place un embargo à effet immédiat concernant des légumes, dont les épinards, les choux, les navets, les brocolis et le persil, ainsi que le lait, de quatre préfectures dont celle de Fukushima.
Plusieurs autres pays refusent aussi les produits frais en provenance de cette région du nord-est du Japon où plusieurs explosions se sont produites dans la centrale nucléaire après le séisme et le tsunami dévastateurs du 11 mars.
Les Etats-Unis, Hong-Kong, l'Australie, Singapour, la Russie et Taïwan ont ainsi annoncé des mesures d'interdiction ou de restriction à l'importation de produits frais nippons.
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