Des éleveurs ovins ont manifesté vendredi après-midi dans une grande surface de Rodez pour dénoncer la concurrence jugée déloyale de l'agneau importé de la Nouvelle-Zélande, a constaté un correspondant de l'AFP. Réunis à l'appel de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs, ils ont aussi exigé de la grande distribution qu'elle fasse la promotion de la production locale.
Les manifestants – une quinzaine de syndicalistes – ont d'abord eu un vif échange avec la direction sur la présence importante d'agneaux néo-zélandais dans les rayons avant de s'apaiser après avoir constaté que les frigos contenaient essentiellement de l'agneau français. Le directeur du magasin s'est engagé à « ne proposer désormais que de l'agneau français en période de Pâques », époque où les chrétiens consomment traditionnellement de l'agneau et qui représente pour les éleveurs un important pic d'activité.
Jean-François Cazottes, responsable de la section ovine de la FDSEA de l'Aveyron, un des plus importants départements d'élevage ovin en France, a dénoncé à l'AFP « les prix cassés qui défient toute concurrence » de l'agneau néo-zélandais.
L'agneau de Nouvelle-Zélande est vendu surgelé ou « chilled », une technique qui permet de conserver la viande sous vide jusqu'à six semaines, entre 6 et 8 euros le kg, expliquent les professionnels. L'agneau français tourne autour de 15 euros le kilo, avec des pointes supérieures à 20 euros le kilo pour de la viande bio.
L'Aveyron compte environ 720.000 brebis reproductrices, soit 15 % du cheptel national, selon les chiffres de la FDSEA.