Le porte-parole national de la Confédération paysanne, Laurent Pinatel, a été entendu samedi matin à Saint-Etienne sous le régime de la garde à vue, sur une action coup de poing dans la Somme en septembre 2013 d'opposants à la ferme des 1.000 vaches, a constaté un journaliste de l'AFP. Son audition, menée par des gendarmes de la brigade criminelle d'Abbeville (Somme), s'est terminée au début de l'après-midi.
M. Pinatel, agriculteur à Saint-Genest-Lerpt (Loire), avait déjà été entendu sur cette affaire en novembre à Abbeville dans le cadre d'une enquête pour « vols et dégradation en réunion » ouverte par le parquet d'Amiens. Cette audition, qui avait duré sept heures, s'était également déroulée sous le régime de la garde à vue.
Cette nouvelle garde à vue à Saint-Etienne fait suite au refus de l'agriculteur de se rendre à une deuxième convocation le 18 mars dernier à Abbeville. Dans une lettre au procureur, M. Pinatel avait expliqué que ses « obligations » lui interdisaient de se rendre à deux reprises à Abbeville, « à 700 km de [sa] ferme ».
C'est sur son tracteur que le syndicaliste paysan est arrivé samedi matin à la gendarmerie où il est entré à 09h40. Il était accompagné d'une délégation d'agriculteurs, certains sur des tracteurs, et d'une vache. Au total, une centaine d'éleveurs et de syndicalistes étaient rassemblés, en signe de soutien, devant la gendarmerie, proche du stade Geoffroy-Guichard, dont les accès ont été bloqués par les forces de l'ordre. Ils ont commencé à installer des tables et des chaises pour organiser à la mi-journée un banquet de soutien.
Dans une brève allocution avant de rentrer dans la gendarmerie, M. Pinatel a indiqué qu'il n'avait « rien à déclarer » aux enquêteurs, jugeant « intolérable que des participants à une action collective soient traités comme des terroristes ». Il a qualifié sa convocation de « ridicule », tout comme le fait de faire descendre à Saint-Etienne plusieurs enquêteurs de la gendarmerie d'Abbeville.
Sur le fond, M. Pinatel a une nouvelle fois violemment critiqué le projet de ferme laitière dite des 1.000 vaches dans la Somme, dénonçant un « projet mafieux dont les ramifications vont jusqu'au sommet de l'Etat » et un « permis de construire illégal ». Il a déploré qu'il n'y ait pas « de volonté politique d'arrêter ce projet industriel » et qu'il « corresponde même à la volonté du gouvernement ». Selon la Confédération paysanne, la ferme-usine de la Somme est « le symbole d'une industrialisation de l'agriculture qui fera disparaître les paysans ».
Des rassemblements de soutien à M. Pinatel devaient être organisés également ce samedi à Abbeville et Millau, selon le syndicat. Une cinquantaine de personnes se sont rassemblées samedi matin devant la gendarmerie d'Abbeville (Somme) en soutien Laurent Pinatel, selon un manifestant.
je pense que monsieur pinatel ne rêve plus...
mardi 22 avril 2014 - 19h17
Depuis des décennies que la petite exploitation est condamnée par une politique qui a mis main mise sur les marchés agricoles et la rentabilité des exploitations... Un certain secteur para agricole est d'ailleurs caution de cette élimination progressive des petites et moyennes exploitations... Le soucis n'est plus l'agriculture mais le panier de la ménagère...Nourrir à bas prix les citadins pour les laisser gaspiller dans les produits manufacturés...