« Les paysans de la Conf' seront présents le mardi 27 mai 2014, auprès des éleveurs Irène et Etienne Mabille, pour dénoncer, devant le tribunal administratif de Grenoble, les sanctions prononcées par la Direction départementale des territoires faisant suite à leur refus d'apposer une boucle électronique sur leurs brebis », annonce la Confédération paysanne dans un communiqué du 23 mai.
« Nous rappelons que la Confédération paysanne n'est pas opposée à l'identification des animaux puisqu'elle est pratiquée par les éleveurs depuis toujours par des moyens d'identification reconnus, dans le respect des règles sanitaires. Par contre, nous estimons que l'identification électronique des chèvres et moutons, si elle est adaptée aux élevages de grands troupeaux, ne doit en aucun cas s'appliquer de manière obligatoire à tous les autres élevages qui n'en ont pas l'utilité ni les moyens. »
« En effet, aujourd'hui, les troupeaux de 50 animaux qui ne quittent pas l'exploitation et sont commercialisés en direct doivent être identifiés avec une puce électronique, dite RFID, de la même façon que les troupeaux de 600 bêtes qui passent par des centres d'allotement avant d'être conduits aux abattoirs ou vendus à l'exportation. S'ils refusent cette boucle électronique et préfèrent n'utiliser que les boucles plastiques classiques qui garantissent une traçabilité tout aussi efficace, les éleveurs encourent de lourdes sanctions administratives, pénales et financières qui peuvent atteindre le montant du revenu annuel de l'exploitation et mettre en faillite de petits élevages. »
Pas obligatoire dans 14 pays européens
« L'identification électronique est emblématique de cette avalanche d'obligations administratives et sanitaires qui s'imposent indifféremment à tous les éleveurs dans une course effrénée à la technicité. En réalité, la menace sanitaire est agitée comme un épouvantail pour mener jusqu'à son terme une industrialisation généralisée de l'élevage qui exclura les éleveurs jugés non professionnels. »
« Irène et Etienne font partie de la majorité des éleveurs qui assument la responsabilité de leurs animaux au moyen de pratiques professionnelles les mieux adaptées à leur mode d'élevage sans pour autant mettre en danger la santé de leurs consommateurs, comme dans les 14 autres pays européens où cette identification électronique n'est pas obligatoire », conclut la Confédération paysanne.