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Crise agricole

La manifestation à Bruxelles sous haute tension

Publié le lundi 07 septembre 2015 - 14h20

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A 14h30 débutera un Conseil agricole crucial pour les 8.000 agriculteurs européens – dont 3.000 à 3.500 Français – présents aujourd'hui à Bruxelles avec 2.000 tracteurs, autant que pour leurs collègues restés dans les 27 Etats membres. A l'ordre du jour (notamment), la crise agricole actuelle. Tous les pays de l'UE ne se sentent pas concernés de la même façon. Le ministre belge de l'Agriculture le confirmait le matin sur la chaîne nationale : « L'agriculture européenne est diversifiée, nous n'avons pas d'unanimité », quelle que soit la proposition.

 

Ils sont quatre, la France, l'Espagne, le Portugal et l'Italie, à mettre une proposition sur la table : aides directes, prix d'intervention relevé, stockage, promotion à l'exportation seront discutés. Le ministre belge semble être à peu près sur la même longueur d'onde. Plusieurs réunions bilatérales sont prévues lundi après-midi, notamment avec la présidence luxembourgeoise. Mais c'est à la Commission européenne de faire des propositions formelles sur lesquelles les Etats membres devront s'exprimer. Sous pression des agriculteurs français qui ont déjà manifesté à Paris le jeudi 3 septembre et sont encore plus de 2.200 ce lundi à Bruxelles, le ministre a promis, en arrivant au Conseil, qu'il « ferait tout pour obtenir des mesures de marché, d'urgence, de moyen et long terme ».

 

Du côté des syndicats, les attentes sont fortes : des prix et encore des prix. Elles sont surtout... nombreuses.

 

Le Copa et la Cogeca, dont sont membres la FNSEA/JA et Coop de France, demandent en particulier :

 

- Une Pac reposant sur des principes économiques et la réduction des charges administratives,

 

- Une stratégie d'exportation forte et notamment de nouveaux débouchés, la levée des obstacles inutiles au commerce et des assurances pour les exportations qui permettraient de couvrir une partie des risques,

 

- Des programmes européens de promotion,

 

- La possibilité d'ouvrir l'article 222 aux organisations de producteurs et aux coopératives dans le cas de situations de marché extrêmement difficiles,

 

- Des règles de la concurrence équitables pour les agriculteurs et les coopératives,

 

- Une position plus forte des agriculteurs sur les marchés agricoles et des prix justes pour les producteurs,

 

- Une intervention pour remédier au problème de liquidités des agriculteurs en leur versant les paiements directs de manière anticipée en automne,

 

- Le renforcement des organisations de producteurs comme les coopératives pour aider les agriculteurs à mieux commercialiser leurs produits et à en tirer de meilleures recettes,

 

- Un encouragement au développement de coopératives dans les pays d'Europe centrale et orientale,

 

- L'allocation de financements suffisants à la recherche, au développement et à l'innovation, y compris pour les coopératives,

 

- Des mesures ciblées pour les agriculteurs et les régions les plus touchés par l'embargo russe.

 

Pour les secteurs – du lait, de la viande porcine, des fruits et légumes, de la viande bovine – les plus touchés par l'embargo russe, le Copa et la Cogeca demandent :

 

- Que l'argent provenant du superprélèvement laitier européen retourne au secteur,

 

- Une hausse du prix d'intervention européen pour le beurre et le lait écrémé en poudre pour fixer un prix plancher de marché,

 

- Une utilisation de la graisse et des abats stockés qui se dégradent rapidement à des fins non alimentaires, comme la production de biocarburants,

 

- La création d'observatoires de marché pour les viandes bovine et porcine afin de fournir aux agriculteurs des informations récentes ainsi que des données brutes dont ils pourront se servir, notamment pour évaluer l'impact de la réforme laitière sur la viande bovine,

 

- Une aide au stockage privé pour la viande bovine,

 

- Que les sommes compensatoires maximales pour les producteurs qui retirent leurs fruits et légumes du marché soient aussi actualisées afin de tenir compte de l'augmentation des coûts de production,

 

- Une flexibilité dans le secteur des fruits et légumes pour les pays les plus durement touchés par de mauvaises conditions climatiques cette année,

 

- De promouvoir les régimes européens de distribution de fruits et légumes dans les écoles pour favoriser les bonnes habitudes alimentaires dès le plus jeune âge,

 

- Une stratégie d'exportation forte et notamment de nouveaux débouchés, la levée des obstacles inutiles au commerce dans les quatre secteurs,

 

- Des assurances pour les exportations qui permettraient de couvrir une partie des risques dans les secteurs du lait, de la viande bovine et de la viande porcine,

 

- Des mesures de promotion renforcées dans les quatre secteurs.

 

De son côté, l'EMB (European Milk Board), dont est membre la Coordination rurale, a une liste de doléances plus courtes. Le syndicat laitier souhaite des prix d'intervention largement supérieurs aux coûts de production. Il réclame en parallèle une baisse des volumes produits, décidée au niveau européen quand le Copa-Cogeca la souhaite issue d'une décision concertée entre les OP et les transformateurs. Il réfute également une politique forte à l'exportation, réclamée par le Copa-Cogeca. « Nous ne nous contenterons pas de mesures cosmétiques. L'EMB attend des signaux très forts et rapides, « sinon, nous emploierons des moyens jamais employés jusque-là ». La menace du représentant français du syndicat est à peine voilée. « Je le regrette, mais les décisions du Conseil peuvent avoir des conséquences très graves. Nos paysans sont à l'agonie. Il faut sauver nos familles, nos campagnes, nos pays. »

 

Arielle Delest, à Bruxelles


Les commentaires de nos abonnés (1)
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Les paysans sont à l'agonie et sans remédes

mardi 08 septembre 2015 - 09h50

Les demandes formulées par l'EMB vont dans le bon sens elles vont plus vers les intérêts des agriculteurs. Le COPA et la COGECA ne vont pas vers la défence à long terme des agriculteurs au contraire avec un renforcement des exportations à bas prix cela n'apporte rien financiérement à nos agriculteurs,mais par contre cela détruit l'agriculture des pays pauvres,ne l'oublions pas. La désunion sur les solutions à apporter au systéme,font qu'un prix rémunérateur dans la durée demandé par tous n'est méme pas évoqué clairement par tous les syndicats.
commentaires agriculteurs

Nicolas
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