Un millier d'agriculteurs de tout le Sud-Ouest de la France (Aquitaine, Midi-Pyrénées, Poitou-Charentes) selon les organisateurs – 900 selon la police – ont défilé vendredi dans le centre de Toulouse, avec une soixantaine de tracteurs, pour dire « non à l'écologie technocratique ».
Derrière une banderole « Non à l'écologie technocratique, oui au bon sens paysan », les manifestants rassemblés à l'appel de la FNSEA et de Jeunes Agriculteurs (JA) se sont rendus de la cité administrative, devant laquelle ils ont répandu du lisier, à la préfecture.
« Aujourd'hui, on veut exprimer notre ras-le-bol », a déclaré à l'AFP Hervé Peloffi, président de la FRSEA Midi-Pyrénées. « On a déjà beaucoup évolué, on essaie de respecter les mesures administratives, mais il ne faut pas être trop strict », a-t-il estimé.
Pour Denis Lafargue, président des JA des Landes, le durcissement et la multiplication des normes françaises et européennes en matière environnementale « mènent à la fin de la ruralité ». « On est pour quelque chose de constructif, une évolution raisonnée », plaide-t-il estimant que le gouvernement « se moque du monde agricole ».
« Déjà marre d'être mené en Batho », était écrit sur un tracteur faisant référence à la ministre de l'Ecologie Delphine Batho, tandis que les manifestants reprenaient le slogan : « Nous sommes les premiers employeurs du Grand Sud-Ouest, nous méritons le respect ».
Une délégation devait être reçue à la préfecture de la région Midi-Pyrénées pour exiger du préfet qu'il « renonce aux règles inapplicables » en matière de protection des sols, de gestion de l'eau et de lutte contre les nitrates.
Sous une photo du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, un manifestant avait écrit : « Le made in France, il y croit, nous aussi. Mais la Dreal (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement) nous tue ! »
Le préfet du Midi-Pyrénées, coordinateur pour les trois régions couvertes par le bassin hydrologique Adour-Garonne, doit décider avant fin décembre le contour des « zones vulnérables » et les restrictions qui y seront imposées aux agriculteurs en matière d'effluents d'exploitation.
La FNSEA défend notamment l'irrigation, menacée par « le gel décidé par le gouvernement de la mise en place de nouvelles retenues d'eau ».
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samedi 08 décembre 2012 - 09h22
C'est bien, mais insuffisant. Il faut grogner encore plus fort; dans ce pays les politiques ne comprennent que ça. Un bon petit blocage des routes , comme les camionneurs , il n'y a pas si longtemps, les aiderait à mieux comprendre le message. Ils oublient que l'agroalimentaire (donc l'agriculture) est l'un des seuls secteurs excédentaire au niveau de la balance des paiements; qui génère des emplois (à condition de cesser de matraquer les employeurs) et que c'est une activité aussi stratégique que le pétrole. Qu'on nous laisse faire notre travail au lieu de nous stigmatiser injustement et de nous "emmerder" sans cesse. Nous ne sommes pas des inconscients , ni des délinquants.