Dans une lettre ouverte adressée jeudi au ministre de l'Agriculture, Jean-Michel Schaeffer, président de Jeunes Agriculteurs (JA), rapporte « les inquiétudes et les incertitudes » des producteurs de fruits et légumes, suscitées par l'obligation d'engagement contractuel mentionnée par le décret du 30 décembre 2010 (Journal officiel du 31 décembre).
« Nous vous demandons de clarifier la nature de la responsabilité de producteurs qui refuseraient de signer un contrat qu'ils jugeraient inapproprié à leur marché ou inéquitable, mais souhaiteraient néanmoins commercialiser leurs produits », demande-t-il à Bruno Le Maire.
Jean-Michel Schaeffer alerte par ailleurs le ministre sur les niveaux de prix aux producteurs « très préoccupants » dans le secteur des légumes d'hiver. « Il nous parait essentiel que l'Observatoire des prix et des marges puisse porter une attention particulière et rapide à la formation des prix des salades aux consommateurs », estime-t-il.
De leur côté, les grossistes en fruits et légumes dénoncent le caractère irréaliste de la contractualisation.
« Pour les producteurs ou les acheteurs, (...) un engagement à hauteur de 100 % des achats, sur une période de trois ans » est « une mesure qui ne correspond en rien à la réalité économique de la filière », écrit l'UNCGFL, l'Union nationale des commerces de gros de fruits et légumes.
L'UNCGFL souhaite que le gouvernement « amende » sa copie et engage de nouveau la réflexion sur les modalités des contrats.
« Le risque induit est la fragilisation importante des acteurs de la filière de marché », estime l'Union.
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