La suppression des droits de plantation de vignes dans l'Union européenne, comme le souhaite la Commission, au 1er janvier 2016, créera « fatalement des vignobles industriels, face auxquels la viticulture traditionnelle ne pourra plus être concurrente », prévient la Coordination rurale (CR) dans un communiqué publié jeudi.
Le syndicat lance une pétition « Mobilisation pour sauver nos droits de plantation » (www.coordinationrurale.fr), alors que le 4 avril se tiendra au Sénat un colloque sur ce thème, à l'initiative du sénateur Gérard César, président du groupe d'études « vigne et vin » du Sénat.
La disparition de « ce puissant mécanisme de régulation » que représentent les droits de plantation, explique la CR, « générera inévitablement l’accroissement du vignoble des pays viticoles européens », avec des conséquences « désastreuses ». Le syndicat parle d'un « éclatement » du vignoble français de 464.800 ha à 1,7 million d''hectares, « sans gains aucuns de qualité ou de pouvoir d’achat pour le consommateur », avec « un préjudice très lourd sur le revenu des viticulteurs ».
Pour couronner le tout, la CR brandit l'épouvantail d'un « risque de détournement » de nos appellations, avec une dévalorisation de notre patrimoine et du prix des fermages.
« La CR est persuadée qu’une régulation du potentiel de plantation n’est pas incompatible avec la compétitivité de la viticulture française, et qu’aucun autre système de gestion du potentiel de production ne peut répondre aux problématiques de désorganisation des marchés », martèle le communiqué.