Le congrès de la Confédération paysanne de 2013, qui a réuni quelques 300 paysans à Nevers les 23 et 24 avril, a été marqué par l'élection de 60 nouveaux membres au comité national. Celui-ci élira le 22 mai le futur bureau et son secrétaire national. Six membres actuels sur sept quittent leurs responsabilités (à l'exception de l'actuelle secrétaire générale Marie-Noëlle Orain), la durée maximale des mandats étant limitée à 8 ans.
La nouvelle équipe « sera rajeunie et féminisée », a promis le syndicat. Rien à voir donc, avec les récentes élections aux chambres d'agriculture, avaient averti les membres actuels du bureau lors d'une conférence de presse de présentation au Salon de l'agriculture à Paris.
En attendant, c'est Philippe Collin, l'actuel porte-parole, qui a interpellé Stéphane Le Foll, présent mercredi après-midi, sur des décisions qui se font attendre : les contrats laitiers, le scandale des cotisants solidaires « sans droits », le non-sens de la traçabilité sur les moutons et finalement, ses intentions sur la loi d'avenir agricole.
Sur la Pac, le syndicat reconnaît l'implication du ministre pour mieux doter les 50 premiers hectares, mais réclame davantage : une « convergence accélérée et une majoration maximale » ainsi qu'un fort taux de recouplage, en particulier aux bovins laitiers. « Je ne vous demanderai pas de travailler plus, a conclu Philippe Collin en faisant référence à la déclaration de Xavier Beulin lors du congrès annuel de la FNSEA le 28 mars 2013. Mais un avenir pour tous les paysans ».
Le ministre s'est contenté d'annoncer pour les ovins, le report à fin de 2014 de l'obligation de remplacer les boucles plastiques par des puces électroniques... « Je regrette de ne pas avoir eu d'enveloppe financière pour les éleveurs ovins, mais je reste mobilisé sur cette production », a-t-il assuré. Sur la question des cotisants solidaires, il s'est « engagé à s'en occuper d'ici à la fin de l'année ».
Concernant la situation difficile de l'élevage, il s'est voulu rassurant, rappelant ses actions en faveur du recouplage des aides et sa position pour que figure dans la LME (loi de modernisation de l'économie) révisée « l'intégration des coûts de production dans les négociations des prix d'achat ». Mais cette intégration ne dépend aucunement de lui, mais bien des négociations entre la profession agricole et les distributeurs et les industriels...
Sur le calendrier d'application de la nouvelle Pac, il a rappelé qu'elle « ne sera pas appliquée avant 2015 avec une phase de transition en 2014 » (ndlr. pour les aides directes) tout en se déclarant favorable à une mise en œuvre rapide de la majoration des aides aux 50 premiers hectares : « le plus vite sera le mieux ».
Interrogé sur la protection des abeilles, Stéphane Le Foll a rappelé que la France soutient la position de la Commission européenne : « Si on obtient un moratoire de deux ans (ndlr. sur l'utilisation des néonécotinoïdes) ce sera un progrès », a-t-il admis.
Enfin, sur la loi d'avenir agricole qui doit être présentée en conseil des ministres en septembre et débattue au Parlement à l'automne, il n'a rien dévoilé. Il s'est contenté, comme il le fait à chaque intervention depuis des mois, d'appeler de « ses vœux une loi agricole qui combine ambitions écologique et économique » et résoudra « le dilemme récurrent entre installation et agrandissement ».