Le Céréopa et Vigie matières premières organisaient une journée de débat le 27 novembre 2012 à Paris. Frédéric Ternois, trader au sein du groupe Soufflet, est intervenu sur la demande mondiale en céréales.
« Pour la première fois, l'USDA retient comme hypothèse pour la campagne de 2012-13 une baisse de la consommation mondiale de céréales, explique Frédéric Ternois. Malgré cela, la production mondiale qui a connu de nombreux soucis cette année notamment aux Etats-Unis, sur la zone mer Noire et en Australie ne sera pas suffisante pour satisfaire la consommation ».
« Depuis les soubresauts enregistrés par le cours des céréales en 2007-2008, il n'y a pas eu de reconstitution des stocks, prévient le trader. La campagne de 2009-10 a toutefois connue une bonne récolte de blé, mais depuis, les stocks ont baissé de 18 %. Face à cette situation, extrêmement tendue, nous n'avons d'autres horizons que de réduire la demande. »
« En blé, nous sortons de deux années où la production et la consommation sont à peu près équilibrées, précise l'analyste. Mais cette année, la récolte dans la région de la mer Noire a rencontré de gros problèmes. En Europe, la production a été relativement faible (123 Mt). Au final, nous n'avons pas au niveau mondial les quantités de blé nécessaires pour se substituer au maïs comme c'était le cas l'année dernière et c'est une des raisons pour lesquelles les prix vont continuer de s'apprécier ».
« En l'état actuel des disponibilités, le scénario est haussier. Mais le déséquilibre entre offre et demande de céréales peut être résolu par l'arrivée de la récolte sud-américaine (maïs récolté à partir du mois de mars). Si les estimations de l'USDA (jugées optimistes) se vérifient, la production de maïs sud-américaine sera un bol d'air dans un contexte de marché tendu. »
« Le potentiel d'exportation pour le blé européen est situé entre 13 et 15 Mt. Mais actuellement, le rythme des certificats est trop élevé et la compétitivité des blés européens à l'exportation est trop importante pour se cantonner à ces chiffres, estime Frédéric Ternois. Sur le maïs, l'Europe aura recours à des importations importantes, étant donné le déficit de production enregistré dans le sud de l'UE cette année. Pour que les importations prennent de l'ampleur, il faut que les cours du maïs européen soit supérieur aux cours mondiaux. »