Une centaine d'opposants et de partisans au projet de Center Parcs à Roybon, en Isère, se sont rassemblés dans une ambiance tendue, mais sans violences, samedi matin 7 février avant une marche organisée par les militants « zadistes » en direction du chantier, où une partie de la presse a été refoulée.
Dans un communiqué, les militants avaient appelé cette semaine les citoyens à participer à trois jours d'échanges et de sessions musicales sur la ZAD au cours desquels les participants étaient invités à « construire des cabanes et des barricades ». Mais une fois arrivés devant la ZAD, après avoir couvert la marche depuis le village de Roybon, plusieurs médias, dont une équipe de l'AFP, se sont vus interdire l'accès par des militants zadistes et ont été contraints de rebrousser chemin.
Auparavant, le cortège formé d'une centaine d'opposants au projet de Center Parcs avait convergé dans le calme vers la « Zone à défendre » (ZAD), située aux abords du chantier, sans jamais rencontrer de barrages, au contraire de ce qu'avaient promis la veille les partisans du projet, déterminés à leur faire barrage. Quelque 150 partisans du projet avaient pris place dès 06H00 samedi, à une dizaine de points d'accès menant au chantier pour tenter d'arrêter l'avancée du cortège, selon leur porte-parole.
Vaine bataille d'arguments
« Les champs bons à rien valent mieux que des vacances de béton », pouvait-on lire sur une banderole déployée dans le cortège. Certains manifestants avaient emporté des pneus, d'autres des palettes de bois pour contribuer aux ateliers du « Festival Open barricades ». Plusieurs arrêtés préfectoraux et municipaux avaient été pris par les autorités pour interdire la manifestation. Arrêtés dont les militants zadistes ont immédiatement dénoncé « l'illégalité », estimant qu'ils n'étaient « pas valables car non signés ».
Avant le départ du cortège, partisans et opposants se sont affrontés dans une vaine bataille d'arguments parfois émaillée de quelques frictions. « Retourne dans le Larzac ! », a lancé un partisan du projet. « Ce sont eux qui sont dans l'illégalité en occupant le chantier et la maison forestière », a souligné Christian Luciani, le président de l'association Vivre en Chambaran, la zone humide sur laquelle doit être construit le complexe. « Venez, on ouvre les porte aujourd'hui. On veut vous montrer les dommages qui ont été causés par le défrichement sur le chantier », répond Raoul, la trentaine, militant « zadiste ». D'après M. Luciani, « aucune violence » n'a été répertoriée.
Sur place, l'accès à la ZAD, recouvert par la neige, est aujourd'hui encadré par des cabanons de bois construits au cours des dernières semaines.