Paris va faire pression sur Bruxelles pour qu'elle revoie à la hausse l'aide de 210 millions d'euros aux producteurs de légumes victimes de l'effondrement de leurs ventes à la suite de l'épidémie de la bactérie Eceh, a-t-on indiqué mercredi dans l'entourage du ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire.
« La Commission européenne doit revoir sa copie », a confié un membre de son entourage, soulignant que la France était « en train de mobiliser ses partenaires européens » pour obtenir plus d'argent et une simplification du dispositif d'aide.
« Bruno Le Maire n'est pas du tout satisfait » du fonds prévu par la Commission européenne, notamment parce qu'il est doté de « montants insuffisants » et que le niveau effectif des remboursements aux producteurs dépendra au final des quantités que déclareront les Etats concernés, a-t-on ajouté de même source. En outre, « le dispositif est trop lourd », précise-t-on dans l'entourage du ministre français.
Les producteurs français de légumes ont dénoncé mercredi dans un communiqué le montant des indemnisations européennes prévues par Bruxelles.
« L'aide européenne représentera au maximum 5 centimes par concombre retiré du marché du 26 mai au 30 juin. La culture et la récolte d'un concombre coûte au minimum 35 centimes pièce, de qui se moque-t-on ? Comme d'habitude, Bruxelles ne prend pas la mesure de l'ampleur des difficultés rencontrées par les producteurs ! », se sont-ils interrogés.
Pour les producteurs, « on est loin du compte et de l'indemnisation des pertes à l'euro près promise par le ministre de l'Agriculture », Bruno Le Maire. Ils attendent des « pouvoirs publics français, allemands et européens qu'ils prennent et assument leurs responsabilités ».
Le dispositif prévu par Bruxelles a été entériné mardi à l'issue d'un vote au sein d'un comité d'experts malgré l'opposition de la France mais aussi de l'Espagne, de la Pologne et de la Slovaquie. Huit autres Etats, dont l'Italie et la Grèce, s'étaient abstenus.
En l'absence de majorité qualifiée des Etats pour ou contre le projet, la Commission a désormais légalement les mains libres pour mettre en œuvre ce fonds d'urgence et a donné aux Etats concernés jusqu'au 22 juillet pour lui adresser leurs demandes.
Mais la France a l'intention de soulever à nouveau la question lors d'une réunion des ministres européens de l'Agriculture à la fin de juin à Luxembourg, a-t-on précisé dans l'entourage de M. Le Maire.
Le plan de la Commission devrait permettre de garantir aux producteurs lésés 50 % au moins du prix des légumes retirés du marché. Ceux qui sont membres d'organisations de producteurs bénéficieront de mécanismes de compensation supplémentaires, couvrant jusqu'à 70 % de leurs pertes. Mais ces niveaux pourraient se révéler moindres si les quantités concernées s'avéraient trop importantes.
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