La production européenne de porc pourrait chuter de 1,2 million de tonnes dans les dix prochaines années, selon un rapport de la Rabobank publié mercredi. D'après le document, cette baisse de production s'opérera sous les effets combinés d'obstacles financiers rencontrés par l'industrie du porc en Europe, les contraintes réglementaires de la production, et de l'ouverture des frontières européennes aux importations.
Ce déclin attendu « changera le paysage de l'industrie porcine, la sécurisation des approvisionnements devenant plus importante que le prix ». Cette évolution mènera inévitablement à un « renforcement » du secteur, « à la fois horizontal et vertical ».
Deux modèles d'entreprises dans l'industrie porcine en ressortiront, indique le rapport. D'un côté, les entreprises largement intégrées, entretenant des relations fortes avec les producteurs (sous contrat ou non) et quelques grosses entreprises de distribution et de restauration. De l'autre côté, des entreprises plus petites fournissant un marché local, les services de restauration, les unités de transformation, ou encore celles se positionnant sur un segment de marché spécial.
Les entreprises qui ont actuellement une gestion serrée, intégrée, et « qui ont un lien direct avec la distribution ou la restauration sont mieux placées pour faire partie des gagnantes » après cette restructuration du marché porcin, explique la Rabobank.
Cependant, l'évolution du secteur industriel porcin européen peut être ralentie par les règles communautaires, strictes, en matière de travail, avance le rapport. Et le caractère « extrêmement » localisé de la demande en produits transformés, qui diffère entre les pays, mais aussi entre les régions dans un même pays, limite les opportunités d'optimiser la capacité de production.
Les entreprises d'abattage et de transformation qui seront capables de garantir leurs livraisons feront la liaison entre la demande des consommateurs et les producteurs. De telles sociétés seront impliquées dans la mise sur le marché de plats cuisinés et/ou de viande transformée pour optimiser l'utilisation des carcasses, tout en ayant accès directement à la distribution ou à la restauration.
En se tournant vers d'autres marchés à l'exportation, et en particulier la Chine, les industriels du porc se faciliteront la tâche pour contourner ces obstacles, indique le rapport.