Il n'y aura pas de croissance durable et diversifiée en Afrique « sans croissance soutenue de l'agriculture, qui renforce l'emploi », estime l'expert de l'Organisation internationale du travail (OIT), Philippe Egger, dans un éditorial publié mardi.
Parmi les solutions avancées, M. Egger évoque la nécessité d'augmenter la production alimentaire à l'hectare et insiste sur une stratégie de « priorité à l'agriculture », favorisant notamment une moindre dépendance aux importations. « Cela protégerait l'Afrique des aléas de la volatilité des prix des denrées alimentaires et permettrait de relever le niveau des revenus dans les régions rurales », peut-on lire dans le communiqué de l'institution.
Les importations de nourriture ont augmenté de 3,4 % par an depuis 1980, en majorité des céréales. Le commerce intra-africain doit être une priorité, ajoute M. Egger, « pour accroître les échanges entre pays excédentaires et déficitaires sur le plan alimentaire ».
Plus de 60 % des actifs en Afrique travaillent dans l'agriculture et en vivent, rappelle le communiqué, qui ajoute que plus d'un tiers de la valeur ajoutée totale sur le continent vient de l'agriculture.
L'Afrique importe pour près de 50 milliards de dollars de nourriture chaque année et la production alimentaire par tête a « à peine progressé au cours des cinquante dernières années, à un rythme de 0,06 % par an », poursuit le communiqué de l'OIT.
« L'agriculture africaine a été négligée, tant par les gouvernements que par les bailleurs internationaux et les conseillers politiques », déplore M. Egger.