Publié le lundi 31 mars 2014 - 17h19
La Coordination rurale et l'OPG (Organisation des producteurs de grains) alertent les agriculteurs afin de « ne pas s'emballer hâtivement » face à la reprise des cours des céréales.
« La cotation physique permettrait actuellement aux agriculteurs de vendre leur produit 190 €/t. Cependant, la plupart des agriculteurs ont déjà vendu leur récolte sur une base de 160 €/t : de quoi couvrir péniblement le coût de revient. Par conséquent, les disponibilités en blé stocké, potentiellement vendables à 190 €/t sont bien rares ! », écrivent les organisations syndicales dans un communiqué paru vendredi.
Elles s'interrogent : « La communication actuelle sur la hausse du prix du blé ne serait-elle pas en réalité une façon pour l'agroalimentaire de justifier auprès des consommateurs une hausse prochaine du prix du pain et d'accuser à tort les agriculteurs ? Ce ne serait pas la première fois ! »
La Coordination rurale et l'OPG rappellent que « sur les dix dernières années, les producteurs de grains n'ont été bénéficiaires qu'une année sur deux, avec des années particulièrement déficitaires comme 2004, 2005 et 2009. Quelle profession pourrait s'accommoder d'une telle situation ? L'Amis (système d'information sur les marchés agricoles), créé en septembre 2011, n'a pas su lutter contre la volatilité des marchés ».
Les deux organisations syndicales font aussi état de la situation en maïs : « Pour la première fois, le maïs décroche de 30 €/t par rapport au blé. Ce phénomène inquiétant pour les producteurs est le résultat de la pénétration anormale sur le marché européen des excédents de production de l'Ukraine. »
C'est l'occasion pour la CR et l'OPG de demander à nouveau « d'autoriser la commercialisation des céréales entre céréaliers et éleveurs afin que ces derniers se réapproprient une partie de la marge contrôlée par les organismes stockeurs. Il faut espérer que les sénateurs soient plus responsables en revenant sur le rejet de cette proposition de la loi d'avenir par les députés qui ont cédé aux pressions de l'agrobusiness ».
I.E.
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