La Coordination rurale dénonce l'« irresponsabilité » et l'« entêtement » de la Commission, « qui conduit aujourd'hui à une pénurie d'œufs en Europe sous prétexte de mieux-être de nos poules européennes ».
« Malgré les difficultés rencontrées par de nombreux éleveurs pour s'y conformer, la Commission [européenne] ne tolère aucun assouplissement quant à l'obligation depuis le début de 2012 de mise aux normes des cages des poules pondeuses », regrette la Coordination rurale (CR) dans un communiqué diffusé mardi. Le syndicat « dénonce l'irresponsabilité de cet entêtement, qui conduit aujourd'hui à une pénurie d'œufs en Europe sous prétexte de mieux-être de nos poules européennes ».
« Alors que 20 % des besoins de l'UE ne peuvent plus être satisfaits à ce jour, la Commission évoque la possibilité de recours à des importations de pays tiers (Etats-Unis, Mexique, Turquie), mais relativise en précisant avec légèreté qu'il s'agit « sans doute d'une tendance de court terme, pour répondre à la pénurie sur le marché, plutôt que d'un changement permanent ». Ainsi, les consommateurs devront donc consommer des œufs produits avec des normes de bien-être animal et sanitaires bien inférieures à celles qui étaient jusqu'alors pratiquées en Europe ! Est-ce cohérent ? », interroge la CR.
« Les consommateurs verront sans aucun doute une hausse généralisée et conséquente du prix des produits contenant des œufs, sans réaliser que les éleveurs n'en auront que les miettes. Cette inflation n'inquiète pas la Commission, qui déclare avec beaucoup d'aplomb : « En échange, les consommateurs européens auront la garantie que les conditions de bien-être des poules pondeuses se seront considérablement améliorées ». En fait, tout cela va à l'encontre des intérêts des consommateurs qui n'ont surtout pas demandé cet « échange » de prix plus élevés contre moins de garanties sanitaires », ironise la CR.
« Il est aujourd'hui urgent et nécessaire que les effets des décisions de la Commission européenne soient objectivement évalués plutôt que traités par des effets d'annonce qui masquent la réalité d'une agriculture ballottée entre la dérégulation, les réglementations absurdes et les crises qui en découlent », conclut le communiqué.
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