Chez Interbev, l’optimisme est de rigueur: «Les viandes biologiques se portent bien sur le premier semestre de 2007, estime Jean-François Deglorie, animateur de la Commission bio de l’interprofession bétail et viandes. Les gros bovins se sont bien commercialisés. Les volumes se sont légèrement développés grâce à l’augmentation du nombre de points de vente.» 2006 présentait déjà une augmentation «significative», avec des volumes, toutes viandes bio confondues, en hausse de 7,1% par rapport en 2005.
La Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) est moins sereine, estimant que «il n’y a plus assez d’animaux à l’engraissement en bio cette année». Alors que les effectifs de vaches certifiées bio ont augmenté de 38% entre 2001 et 2005, «une baisse, probablement conjoncturelle, a été observée en 2006 par rapport à 2005, constate également l’Agence bio. Pour l’essentiel, elle s’explique par des cessations d’activité et probablement une augmentation du rythme des ventes pour la boucherie.»
L’impact de ce recul peut être atténué grâce aux 15 à 20% d’animaux non encore captés par la filière, comme les jeunes mâles qui sortent d’élevages bio pour être engraissés en conventionnel, relativise cependant Interbev.
Filière structurée
La filière y travaille. Depuis quelques années, «elle s’est structurée et un gros travail a été réalisé sur la commercialisation, se félicite Jean-François Deglorie. Au début des années 2000, l’aval n’était pas prêt. Aujourd’hui, on trouve des viandes bio dans tous les types de commerce.» Cependant, l’autosuffisance est loin d’être acquise à moyen terme, surtout si la demande augmente de 5 à 10% par an. La viande bio risque de manquer, en particulier en boeuf. «On aura du mal à répondre à une forte augmentation de la demande», concède Jean-François Deglorie.
Pour Vincent Perrot, animateur de la Fnab, la France est déjà déficitaire, avec quelques importations en provenance de l’Italie et de l’Allemagne. «En bovin et en porc, ce sera très juste. Ce n’est qu’en ovin qu’il y aura de la marge.» Pour encourager les conversions, la filière doit tenir un discours positif, expliquant qu’il existe des débouchés. Ensuite, le discours politique doit être suivi de moyens. Le Grenelle de l’environnement constituera un indicateur.
Les grandes surfaces, premier point de vente Près du quart des volumes sont écoulés en vente directe, selon la Fnab. Mais les autres points de vente s’affirment, en particulier les grandes et moyennes surfaces. Ces dernières ont commercialisé 42% des volumes en 2006, loin devant les boucheries traditionnelles (14%), les magasins bio (9%) et la restauration collective (9%). |
par Elsa Casalegno (publié le 7 septembre 2007)
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