Pour gérer les problèmes récurrents de sclérotinia sur ses parcelles de colza, Daniel Geerhaert, agriculteur installé sur 130 hectares à Balot (Côte-d’Or), a décidé de raisonner la lutte contre cette maladie sous un angle différent. En effet, ses terres présentent, depuis plusieurs années déjà, des souches résistantes au carbendazime.
«Nous sommes dans un secteur soumis à de très grosses attaques de sclérotinia. J’ai testé d’autres familles de produits, mais l’efficacité n’était pas au rendez-vous.» Ce sont les essais menés depuis cinq ans sur une partie de ses parcelles par la Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) de Bourgogne qui lui ont permis d’entrevoir une autre solution. Il a ainsi pu juger du Contans WG: un fongicide naturel composé de 100 g/kg de Coniothyrium minitans, qui est un champignon parasite des sclérotes, les organes de conservation du sclérotinia, présents dans le sol.
Une différence de dix quintaux à l'hectare
En 2005, Daniel Geerhaert a donc décidé de traiter la moitié de sa surface de colza avec ce traitement biologique. Le produit peut être incorporé au sol juste avant le semis mais l’année dernière les conditions sèches à l’implantation étaient défavorables à l’activité du champignon.
«A titre expérimental et sur les conseils de la Fredon, j’ai opté pour une application sur sol humide au stade "4-6 feuilles". Il faut seulement éviter l’effet de parapluie du feuillage.»
Les attaques de sclérotinia ont pourtant été importantes. D’où la nécessité de traiter en plus avec 0,8 l/ha de Sunorg Pro. Les parcelles non traitées avec Contans WG ont, quant à elles, reçu 0,25 l/ha de Pictor Pro (Boscalid) et 0,4 l/ha de Sunorg Pro. «Alors que 2006 a été une année marquée par le sclérotinia, j’ai en moyenne obtenu 33 q/ha, avec une différence d’environ 10 q/ha entre les parcelles traitées et celles non traitées avec le produit biologique.»
Mélange avec Tréflan EC
Pour le semis de 2006, pas d’hésitation: c’est l’intégralité des colzas, soit 40 ha, qui ont reçu ce champignon parasite. «Les plantes sont plus vigoureuses, les feuilles d'un vert foncé et, à la récolte, les graines présentent un beaumarron brillant.»
L’été dernier, les conditions étaient cette fois réunies pour incorporer le Contans WG avant le semis. L’exploitant a pulvérisé 1 kg/ha de Contans WG accompagné de 2,5 l/ha de Tréflan EC puis, avec son semoir combiné, les a incorporés dans les premiers centimètres du sol. «Il se dissout facilement dans l’eau et l’associer avec un herbicide me permet de faire l’économie d’un passage.»
Seul bémol, il doit être entreposé au frigo avant son utilisation. Cette année, alors que beaucoup d’agriculteurs de sa région ont déjà passé leur fongicide à la chute des premiers pétales, Daniel Geerheart n’a, pour sa part, pas prévu de traiter car l’application de Contans WG associée à un mois d’avril sec minimise le risque d’attaques de sclérotinia.
Application fongicide raisonnée La lutte contre le sclérotinia n’est pas systématique. En présence de fortes attaques, l’application d’un fongicide peut être nécessaire pour prendre le relais du Contans. Une triazole, comme Sunorg Pro, présente alors d’aussi bons résultats que les imides, et permet de protéger contre les maladies de fin de cycle. Pour connaître le risque exact, il faut s’informer auprès de la Protection des végétaux (modèle climatique) ou du Cetiom (Kit PCR). |
RÉSULTATS Sclérotinia sur colletManifestation rare: les conditions douces et humides de cet hiver ont parfois favorisé l’apparition de sclérotinia précoce sur le collet des colzas. Les premiers résultats montrent que l’application en présemis du Contans WG limiterait aussi ce type d’attaque. |
par Céline Fricotté (publié le 4 mai 2007)
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