Les sénateurs Renée Nicoux (PS, Creuse) et Gérard Bailly (UMP, Jura) ont tracé mercredi à grands traits deux scénarios d'avenir pour les campagnes. Selon leur rapport d'information, si rien n'est fait, les campagnes isolées vont continuer à perdre leur population : disparition des entreprises, des services publics et de santé, des écoles, diminution de la population, y compris à terme des retraités.
Selon les deux sénateurs, on ne reviendra pas sur la réforme des politiques publiques entamée sous le mandat précédent. On n'a plus les moyens de rouvrir les tribunaux fermés. De plus, l'internet a modifié les relations des usagers avec certains services.
Mais si l'on veut inverser la lourde tendance noire de la désertification de ces régions, il faut une vraie volonté politique : les régions défavorisées devraient bénéficier de dotations équivalentes aux villes quand elles créent par exemple des crèches. Aujourd'hui, cette dotation est divisée par deux entre ville et campagne.
Le haut débit est trop souvent installé aux frais de ces intercommunalités peu riches alors que dans les villes ce sont les opérateurs qui apportent le haut débit. Quant à la SNCF, elle trace de plus en plus de lignes à grande vitesse en évitant les villes moyennes et bourgs ruraux.
Les rapporteurs demandent que l'on mène des politiques différenciées suivant les territoires, que l'on tienne compte du temps d'accès aux différents services (école, pharmacie, médecin, hôpitaux) quand on fixe les critères applicables aux services publics et de santé, que l'on encourage les projets menés entre certaine structures intercommunales.
Ce rapport sera utile aux sénateurs quand il s'agira de discuter au printemps de la loi sur l'égalité des territoires.
Téléchargez le rapport du Sénat sur l'avenir des campagnes.