La production agricole syrienne a été divisée par deux à cause du conflit, a annoncé mercredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), appelant à secourir d'urgence ce secteur en Syrie où huit millions d'habitants vivent de l'agriculture.
Les « 22 mois de conflit ont réduit en lambeaux le secteur agricole de la Syrie : la production de céréales, fruits et légumes a chuté de moitié pour certains produits et les infrastructures ont subi des destructions massives », a estimé dans un communiqué une mission d'experts onusiens.
Tout juste revenus de Syrie, ces experts ont visité plusieurs zones sinistrées dans les régions de Damas, de Homs (centre) et de Deraa (sud).
« La destruction des infrastructures dans tous les secteurs est considérable et il est évident que plus le conflit durera, plus la réhabilitation demandera du temps », a déclaré Dominique Burgeon, directeur de la division des urgences et de la réhabilitation de la FAO, qui a participé à la mission.
« Les membres de la mission ont été frappés par le sort du peuple syrien dont la capacité à résister s'est considérablement érodée après 22 mois de crise », a-t-il ajouté.
Selon la FAO, la production de blé et d'orge a chuté à moins de 2 millions de tonnes, contre 4 à 4,5 millions de tonnes en temps normal. La production de légumes a chuté de 60 % à Homs alors que la production d'huile d'olive régressait de 40 % à Deraa.
Seuls 45 % des agriculteurs ont pu récolter la totalité de leurs cultures céréalières. Et de lourds problèmes d'irrigation se posent désormais en raison des dégâts subis par les canaux d'irrigation et du fait des pénuries de carburant.
La transhumance des troupeaux vers les zones de pâturage n'a pas été possible et la survie du bétail est compromise par les pénuries de fourrage et de produits vétérinaires dont l'importation est entravée par les sanctions, note encore l'agence onusienne.
De ce fait, « le secteur agricole a besoin d'une assistance urgente en ce qui concerne les semences, l'engrais, le fourrage, les produits vétérinaires, les volailles et la réhabilitation des infrastructures d'irrigation », a estimé M. Burgeon.
Et pour ce faire, la FAO dit compter sur le soutien des bailleurs de fonds qui doivent se réunir le 30 janvier 2013 à Koweït.
Sur les 10 millions de Syriens qui vivent dans les zones rurales – sur une population d'environ 22 millions – 80 % vivent de l'agriculture, selon la FAO.