Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, a appelé mardi le gouvernement à initier une réflexion plus large sur l'avenir de la filière avicole en France, à la suite des difficultés du groupe Doux, leader européen de la volaille : « Il faut saisir ces occasions pour provoquer une réflexion un peu plus fondamentale, un peu plus structurante. »
« On a besoin de faire une introspection, un travail de fond sur les filières animales, et singulièrement la filière avicole. Mais on sait que, dans la filière porcine, les choses ne sont pas brillantes non plus », souligne le président de la FNSEA.
Xavier Beulin a dit délivrer ainsi « un message pour le ministre de l'Agriculture – je dirai même les ministres, puisque celui du Redressement productif est également concerné ».
Doux a été placé, le 1er juin, en redressement judiciaire pour six mois.
Au-delà du règlement des problèmes de court terme, notamment les retards de paiement, le président de la FNSEA appelle à « s'interroger sur les difficultés de compétitivité de nos filières françaises par rapport à nos voisins européens », avec « des retards » en termes de coût du travail, d'investissements... « Cela n'est pas tenable dans un contexte quand même très concurrentiel », a-t-il jugé, rappelant que 25 % de la volaille consommée en France est importée et que le taux atteint même 40 % pour le poulet.
Les difficultés de la filière sont « liées aussi peut-être à une relation avec nos acheteurs, dans la grande distribution, qui pressurent quand même beaucoup les entreprises », a-t-il encore jugé.
Selon Xavier Beulin, la filière avicole française représente environ 20.000 éleveurs, et 50.000 à 55.000 salariés. Il appelle à « faire en sorte qu'on n'ait pas un séisme dans la filière avicole française par des décisions inappropriées » concernant Doux.
« Aujourd'hui, on ne peut pas se désintéresser de la dimension de filière. En ce sens, je regrette aussi la décision précipitée de Charles Doux », déclare le président de la FNSEA. Le gouvernement et Barclays, l'une des banques créancières, ont reproché au dirigeant d'avoir décidé seul de déposer le bilan de son groupe, rompant les négociations en cours pour trouver une solution.
« Le chef d'entreprise est là pour prendre des décisions. Mais on sent bien que la décision que prend Charles Doux impacte beaucoup plus largement une filière toute entière. Et, derrière ça, il y a des salariés, il y a des éleveurs, il y a des fournisseurs qui sont dans une situation très délicate », a souligné Xavier Beulin.
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mercredi 06 juin 2012 - 09h08
L' aviculture peut être délocalisée et personne ne voit le danger (ou bien ne veut en parler)