L'offre de reprise du volailler Doux coordonnée par Sofiprotéol « continue de tenir », a déclaré vendredi son président Xavier Beulin, également à la tête de la FNSEA.
« Je ne suis pas sûr qu'il y ait des offres le 9 août 2012 », veille de la date limite fixée par le tribunal de commerce de Quimper pour le dépôt de dossiers concernant le volet « Doux Frais », placé en liquidation mercredi.
« Je ne suis pas sûr non plus qu'on n'ait pas un deuxième épisode, en octobre, en novembre », a-t-il estimé.
Le tribunal a accordé mercredi au groupe Doux la prolongation de la période d'observation qu'il réclamait, jusqu'au 30 novembre 2012, à l'exception du pôle frais (1.700 emplois) pour lequel de nouvelles offres peuvent être déposées d'ici au 10 août 2012.
Le tribunal a également refusé « l'indivisibilité » de l'offre présentée sous l'égide de Sofiprotéol. Le consortium mené par Sofiprotéol avait fait une offre globale de reprise avec des acteurs français du secteur volailler, privés et coopératives, notamment Glon Sanders (filiale de Sofiprotéol), Duc, LDC, Terrena, Tilly-Sabco et Triskalia.
« Le tribunal fait son interprétation de ce qu'est l'indivisibilité de l'offre », a indiqué M. Beulin. « Nous avons aussi nos propres conseils qui nous disent aujourd'hui très clairement que l'indivisibilité n'est pas une condition suspensive pour remettre une offre », a-t-il ajouté.
« Dans notre esprit, indivisible cela veut dire qu'il y a une conscience forte chez tous les opérateurs que l'ensemble des activités du groupe », des salariés, des fournisseurs et des éleveurs doivent « faire l'objet d'une proposition », a-t-il souligné.
De son côté, la banque britannique Barclays, principal créancier de Doux dont elle pourrait prendre le contrôle en convertissant sa dette en capital, est ouverte à « tous les partenariats », a indiqué vendredi l'un des responsables de la banque en France.
« Nous sommes ouverts à tous les partenariats qui sont nécessaires pour le devenir de cette société », a affirmé Jean-Jacques de Balasy. « Nous n'avons pas de volonté de position hégémonique », a-t-il ajouté.
Le plan de continuation du PDG Charles Doux prévoit l'entrée majoritaire au capital de la Barclays, qui espère ainsi récupérer ses 140 millions d'euros de créances.
« Nous sommes prêts à partager le capital avec les partenaires industriels qui feront du sens pour le devenir de cette société », a ajouté M. de Balasy.
Les éleveurs, les transporteurs mais aussi « le partenaire commercial principal Al Munajem » (une société cliente saoudienne de Doux, ndlr) pourraient être intéressés, a-t-il indiqué.
« La taille de notre créance, qui est de plus de 140 millions d'euros, est telle que ce n'est pas à l'ordre du jour de savoir si on va sortir dans les semaines à venir » du capital de Doux, a-t-il toutefois précisé.
« Ce qui est à l'ordre du jour aujourd'hui, c'est de redresser cette société », a-t-il ajouté, soulignant que « c'est un effort qui va durer deux ans, trois ans. On verra le temps qu'il faut ».
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, et Guillaume Garot, ministre délégué à l'Agroalimentaire, ont eu jeudi et vendredi « des échanges de travail avec Xavier Beulin, président de Sofiprotéol, puis Charles Doux, président du Groupe, indique vendredi un communiqué du ministère. A ce stade de la discussion, les objectifs sociaux et industriels ne sont pas encore atteints. Néanmoins, le dialogue se poursuit, sous l'égide du gouvernement. Celui-ci examine toutes les options à sa disposition et prendra toute initiative utile afin de contribuer à sauver le plus d'emplois possibles. Car le gouvernement pense avant tout aux 1.800 salariés que cette décision plonge dans l'inquiétude ».
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